Les Romands moins sportifs que les Alémaniques

Avec «Sport Suisse 2008», l'Office fédéral du sport (OFSPO) a présenté vendredi à Macolin l'enquête la plus vaste jamais menée dans le pays sur le comportement sportif de la population: plus de 10.000 personnes, âgées de 10 à 74 ans, ont été interrogés ces douze derniers mois. Il en ressort que la population suisse est très portée sur l'effort physique.

Ainsi, près des trois quarts des personnes interrogées déclarent faire du sport: 40% plusieurs fois par semaine à raison de plus de trois heures hebdomadaires, un bon quart au moins une fois par semaine et un seizième occasionnellement. Le quart restant déclare ne pratiquer aucune activité sportive, même si les deux tiers reconnaissent faire de temps à autre du ski, de la marche, de la natation ou du vélo.

D'importantes différences se font jour selon les régions linguistiques, confirmant le cliché du «Latin paresseux». Quelque 40% des Romands et Tessinois disent ne jamais faire de sport, soit deux fois plus qu'outre-Sarine (22%). De même, alors que 45% des Alémaniques sont des sportifs «intensifs», avec plus de trois heures d'effort par semaine, c'est le cas de moins d'un tiers des Romands (28%) et des Tessinois (30%).

Si les femmes sont désormais aussi actives - ou pantouflardes - que les hommes, le comportement sportif varie en fonction de la classe sociale. Globalement, plus le niveau de formation, le statut professionnel et le revenu d'une personne est élevée, plus celle-ci pratique du sport, selon l'OFSPO. De plus, les étrangers sont moins actifs que les Suisses, du moins les personnes originaires d'Europe du Sud et de l'Ouest.

La pratique du sport diminue logiquement avec l'âge. Un tiers des 65-74 ans sont inactifs. Un autre tiers, en revanche, fait du sport plusieurs fois par semaine.

La palette des sports pratiqués en Suisse est très large, avec plus de 200 disciplines différentes. Cela va du joga au kite-surf, en passant par la boccia. Sans surprise, le cyclisme, la randonnée, la natation, le ski, le jogging, le fitness et la gymnastique sont les sports individuels les plus populaires. Dans la catégorie des sports d'équipe, le football est numéro un.

C'est avant tout par plaisir et souci de rester en bonne santé que les Suisses suent, même si 12% des personnes interrogées disent s'être blessées au cours de l'année écoulée en faisant du sport. Quant aux inactifs, ils n'émettent pour la plupart aucune réserve fondamentale contre le sport, mais déclarent ne pas avoir le temps d'en faire.

Les Suisses font part d'un grand intérêt pour le sport en général: 80% de la population suit l'actualité sportive, à la télévision de préférence. Le football, le tennis et le ski sont les sports les plus regardés.

Le sport jouit en outre d'une image extrêmement positive, 98% des personnes interrogées estimant qu'il contribue de manière bénéfique au développement des enfants. Pour les Suisses, les principaux problèmes affectant le monde sportif sont le dopage (32%), la commercialisation (28%) et le hooliganisme (12%). (ap)