Les Roms expulsés sont de retour

«Actuellement, nous hébergeons une trentaine de Roms dans nos abris PC», déclare Isabelle Widmer. L'adjointe à la direction des services sociaux ajoute qu'il s'agit de mendiants connus, parfois depuis plusieurs années, par ses services.

Certains avaient même été renvoyés il y a quelques mois. «Il proviennent de la même région, précise-t-elle. En janvier, nous en avions accueilli près de soixante. Aux visages connus s'étaient ajoutés de nouveaux membres.» Constat partagé par les permanences de jour. «Nous voyons passer de nouvelles vagues de Roms, note Noël Constant, de l'Association d'action sociale.

A Carrefour-Rue, ils viennent se nourrir, puis repartent.» Et de signaler que les Genevois paraissent plus tolérants vis-à-vis de ces personnes qui retrouvent leurs anciens lieux de mendicité.

En octobre dernier, des cars entiers avaient été affrétés par la Croix-Rouge. Ils avaient reconduit chez eux plusieurs dizaines de Roms, dont certains avaient élu domicile sous les ponts. Leur retour à Genève remet en question la pertinence de ces renvois ainsi que les lois qui punissent leur activité. «Actuellement, nous effectuons un travail de recensement, affirme le porte-parole de la police Philippe Cosandey.

Toutes origines confondues, une centaine de mendiants sont répertoriés. Nous attendons des directives pour agir.» Et préparer le terrain pour cet été.

Shahïn Ammane