Afghanistan: Les sénateurs démocrates réticents à envoyer de nouvelles troupes

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AfghanistanLes sénateurs démocrates réticents à envoyer de nouvelles troupes

La guerre en Afghanistan commence à mettre mal à l'aise les sénateurs démocrates.

Plusieurs d'entre eux, dont le président de la commission des Forces armées Carl Levin, ont clairement exprimé leur réticence à y envoyer de nouvelles troupes.

Le Congrès reprend ses travaux cette semaine, au moment où le président Barack Obama prend connaissance d'une nouvelle évaluation de la situation militaire en Afghanistan. Selon divers responsables à Washington, la Maison Blanche pourrait demander à cette occasion de nouveaux renforts -limités.

Face à l'enlisement en Afghanistan où les attaques des talibans se multiplient, Barack Obama a déjà annoncé l'envoi de 21'000 soldats supplémentaires d'ici la fin de l'année. L'armée américaine compte actuellement 62'000 soldats en Afghanistan, et enregistre des pertes importantes: 51 soldats tués en août, le mois le plus meurtrier pour les GIs dans le pays depuis le début du conflit il y a huit ans.

La guerre en Afghanistan est de plus en plus impopulaire aux Etats-Unis et de nombreux parlementaires démocrates en sont conscients. Il faut désormais renforcer l'entraînement et l'équipement des forces afghanes pour qu'elles puissent prendre en charge elles-mêmes la sécurité du pays, plaident-ils.

«Il y a de nombreux moyens d'accélérer les effectifs et les capacités de l'armée et de la police afghane. Ils sont fortement motivés. Je pense que nous devons poursuivre dans cette voie (...) avant d'envisager un nouvel accroissement des forces de combat au-delà de ce qui a déjà a été prévu pour les mois à venir», a souligné récemment M. Levin, en faisant état d'un consensus grandissant sur ce dossier. Son collègue Jack Reed, également membre de la commission des Forces armées, l'approuve. Les Etats-Unis, estime-t-il, doivent bâtir une armée afghane efficace, fournir un plus grand soutien économique et politique au pays.

Ces prises de position font suite aux déclarations du ministre de la Défense Robert Gates, qui pour la première fois laissé entendre jeudi qu'il pourrait demander l'envoi de renforts en Afghanistan. Les efforts déjà consentis «commencent seulement» à prendre effet et il faut leur donner une chance de réussite, a-t-il expliqué au cours d'une conférence de presse.

«Je ne pense pas que la guerre soit en train de glisser entre les doigts de l'administration», a-t-il dit avant d'ajouter que le moment de «partir d'Afghanistan» n'était «absolument» pas venu.

Le bombardement par un F-15 de l'OTAN qui a fait vendredi plus de 70 morts dans la province de Kunduz (nord), dont de nombreux civils selon les autorités afghanes, accentue le malaise des sénateurs démocrates.

Le patron des forces alliées en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, a reconnu samedi que des civils figuraient parmi les blessés, sans préciser si on en comptait également dans les victimes décédées. Ce bombardement a semblé en tout cas contredire ses ordres de restreindre le recours aux frappes aériennes si des civils risquent d'être touchés. (ap)

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