Dispute territorialeLes Slovènes disent «oui» à l'accord frontalier
Quelque 1,7 million d'électeurs slovènes étaient appelés dimanche à voter sur une procédure d'arbitrage international afin de régler un différend frontalier avec la Croatie vieux de presque vingt ans.

Le différend frontalier dure depuis des années.
Les électeurs slovènes ont ôté dimanche un poids à leur gouvernement, au gouvernement croate et à l'Union européenne en donnant leur feu vert par référendum au recours à un accord d'arbitrage international pour régler le différend frontalier avec la Croatie. Le litige est vieux de presque vingt ans.
D'après des résultats portant sur 97% des votes dépouillés et rendus publics par la Commission électorale à Ljubljana, le «oui», pour lequel avaient fait campagne le Premier ministre socialiste, Borut Pahor, et le chef de l'Etat, Danilo Turk, recueille 51,74% des suffrages et le «non», préconisé par l'opposition conservatrice, 48,26%.
Le taux de participation est estimé à 41,81% alors que 1,7 million d'électeurs étaient appelés aux urnes.
Adhésion à l'UE
Le succès du «oui» lève un obstacle important à une adhésion rapide de Zagreb à l'Union européenne (UE), car la Slovénie, premier pays de l'ex-Yougoslavie communiste à être entré dans l'UE, en 2004, avait exigé le règlement de ce litige avant l'intégration de la Croatie, que Zagreb espère pour 2012.
Le Premier ministre socialiste, Borut Pahor, s'est montré prudent, mais plutôt optimiste: «Si cette tendance se confirme, cela aura de très positives conséquences pour toute la région», a-t-il estimé. Il a indiqué s'être entretenu au téléphone avec Jadranka Kosor, chef du gouvernement croate, qui attendait avec anxiété l'issue du référendum.
Le chef de l'opposition slovène de centre-droit, l'ancien Premier ministre Janez Jansa (SDS), a de son côté tempêté pendant toute la campagne contre un accord qualifié de «capitulation», dénonçant même Borut Pahor comme «un collaborateur». Une allusion implicite aux collaborateurs avec le fascisme croate, allié de la dictature nazie.
Quelques kilomètres
Les parlements des deux pays - la Croatie définitivement - avaient déjà approuvé le recours à un arbitrage international, mais Ljubljana, sous la pression de l'opposition conservatrice, avait décidé de soumettre de surcroît cette question à un référendum.
Le litige porte sur quelques kilomètres de côtes et quelques milles marins en Mer Adriatique, dans la baie de Piran, avec en toile de fond l'accès direct à la mer pour la Slovénie, enjeu crucial pour Ljubljana.
Ce différend frontalier empoisonne les relations entre les deux pays voisins depuis leur indépendance, en 1991, après l'effondrement de la Yougoslavie communiste. (ap)