Sport d'hiver: Les stations se préparent à une saison difficile

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Sport d'hiverLes stations se préparent à une saison difficile

Si certaines stations de ski ont déjà ouvert grâce aux chutes de neige précoces, toutes s'attendent à un hiver difficile à cause de l'environnement économique instable.

Quelques stations de sports d'hiver ont ouvert plus tôt que prévu grâce aux chutes de neige précoces. De nombreux domaines skiables proposeront leur offre complète dès le week-end prochain ou le suivant. Le début de la saison s'annonce sous de meilleurs auspices que l'an passé.

Certes, l'environnement économique risque à nouveau d'engendrer un hiver difficile. Toutefois, l'arrivée précoce de la neige, en octobre, et maintenant l'atmosphère hivernale en plaine «donnent envie de montagne, de ski et des autres activités de neige», a indiqué Daniela Bär, porte-parole de Suisse Tourisme. C'est parfait pour le début de la saison, relève-t-elle.

Même lorsque la conjoncture est morose en Europe et que le franc fort continue de peser sur les affaires, «le facteur le plus important reste le temps», souligne Andreas Keller, porte-parole des Remontées mécaniques suisses (RMS).

«Le beau temps est capital lors des jours fériés et ensuite lors des semaines de ski en février». Ce sont les journées de ski les plus fréquentées. «Une météo favorable et de bons jours fériés de Noël et Nouvel An posent les bases d'une bonne saison», note Andreas Keller.

Pire saison depuis cinq ans

En plus de la situation économique la météo n'a pas aidé lors de la saison précédente: les premières neiges sont tombées seulement peu avant Noël dans de nombreuses stations, les pistes ont été préparées en retard, une tempête a provoqué des pannes dans certaines installations entre Noël et Nouvel An et le froid intense a refroidi de nombreux skieurs en février.

Selon le consultant genevois Laurent Vanat, la saison 2011/12 était avec 24,8 millions de journées-skieurs la plus mauvaise depuis cinq ans. La baisse atteint 4,8% par rapport à la saison précédente et même 8,7% comparé à la moyenne des cinq dernières années.

Malgré la venue de touristes lointains, c'est une illusion de croire que les Chinois et les Russes pourraient compenser le manque de fréquentation, explique Laurent Vanat.

Offres attractives

Selon lui, il s'agit avant tout d'attirer davantage de clients indigènes et de compenser le recul des «baby-boomers». Les stations suisses doivent se démarquer des concurrents étrangers meilleur marché avec une offre particulièrement attractive, estime-t-il.

Un paramètre important est l'attractivité des domaines skiables. Certes le nombre total de remontées mécaniques est en recul depuis des années, il y a toutefois plusieurs cas spectaculaires d'installations nouvelles et de remplacement.

Andreas Keller cite les nouveaux télécabines de dix places à Vercorin (VS) et Savognin (GR) ou les installations d'une capacité de 16 places à Melchsee-Frutt (OW).

Laax (GR) se distingue également avec des télésièges de 6 places qui tournent à 45 degrés après avoir quitté la station afin d'offrir une visibilité optimale. Et à Engelberg (OW), les touristes en quête d'émotion forte ont la possibilité d'emprunter le pont suspendu le plus haut d'Europe au sommet du Titlis.

Prévisions légèrement négatives

Dans plusieurs stations des restaurants de montagne ont été rénovés souvent aussi dans l'idée d'améliorer la vue panoramique, ajoute Andreas Keller. De nombreuses stations proposent des forfaits à tarif réduit pour l'hébergement, le ski et la location du matériel. Les enfants et les jeunes sont également courtisés avec des offres spéciales.

Reste que les économistes de BAKBASEL prévoient pour la saison d'hiver une baisse de 0,9% des nuitées en Suisse.

Les domaines intra-alpins, éloignés des villes suisses et particulièrement dépendants des touristes étrangers qui viennent pour plusieurs jours, devraient une nouvelle fois particulièrement souffrir, estime Andreas Keller. La station haut-valaisanne de Grächen a trouvé la parade en proposant à nouveau un taux de change de 1,35 franc pour un euro. (ats)

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