Secret bancaire: Les Suisses refusent un nouvel affaiblissement

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Secret bancaireLes Suisses refusent un nouvel affaiblissement

Selon un sondage, 54% des Suisses sont contre l'abolition du secret bancaire. La tendance au refus apparaît plus marquée en Suisse alémanique qu'en Suisse romande.

Plus de la moitié des Suisses (54%) sont opposés à l'abolition du secret bancaire pour les contribuables helvétiques, ressort-il d'un sondage commandé par le magazine «Bilan».

Les Romands sont 48% à se prononcer contre l'abandon du secret bancaire pour les contribuables nationaux, lit-on dans la dernière livraison du bimensuel économique à paraître mercredi. La question porte sur la possibilité ou non pour le fisc d'accéder à des comptes bancaires pour la soustraction fiscale simple.

Cette dernière consiste en une négligence ou en un oubli de déclarer des revenus. Les Romands sont en revanche 29% à se dire favorable à l'abolition du secret bancaire pour les contribuables suisses, révèle le sondage réalisée fin janvier par l'institut Demoscope auprès de 1011 personnes (marge d'erreur de 3,1%).

Les Alémaniques rejettent quant à eux l'idée d'abandon du secret bancaire pour les indigènes à hauteur de 55%. Ils sont toutefois à peu près aussi nombreux que les Romands à accepter la perspective, avec un taux de 28%, qui correspond aussi à la moyenne nationale

Amnistie fiscale

Dans le cas d'une abolition du secret bancaire pour les contribuables suisses, les sondés se montrent plutôt contre l'instauration de l'amnistie fiscale qui pourrait en découler, à hauteur de 37%. La solution d'une amnistie générale permettrait de régler le passé. Le taux des personnes favorables atteint lui 36%.

Les Romands sont 42% à envisager positivement l'idée d'une amnistie fiscale, contre un taux de 34% seulement pour les Alémaniques. Chez ces derniers, le front du rejet est le plus fort du côté de la Suisse primitive (Lucerne, Zoug et Schwyz), de même que dans l'Oberland bernois.

Lutter contre les fraudeurs

Le sondage du magazine «Bilan» pose également la question de savoir s'il faut ou non renforcer la lutte contre les fraudeurs du fisc. Ici, les personnes interrogées y sont très largement favorables, à hauteur de 64% au niveau national.

Les Romands encore une fois se montrent plus ouverts à l'idée d'un renforcement. Ils sont en effet 75% à plébisciter un fisc plus sévère envers les contrevenants. Les Alémaniques affichent une adhésion plus molle, avec un taux de oui limité à 60%.

Le refus d'un renforcement de la lutte contre les fraudeurs du fisc recueille 25% au niveau national, soit 14% en Suisse romande et 29% outre-Sarine. Le phénomène pourrait porter sur un montant de quelque 18 milliards de francs, rappelle «Bilan» en se référant aux chiffres de la conseillère nationale Margret Kiener Nellen (PS/BE).

Les résultats du sondage de «Bilan» s'inscrivent dans le contexte de stratégie de l'argent propre voulue par le Conseil fédéral. Le gouvernement projette de supprimer la distinction entre fraude et soustraction fiscale pour les contribuables helvétiques, dans le but de mettre sur pied d'égalité autorités suisses et étrangères. (ats)

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