Euro 2016Les tops et les flops de la Nati
La Suisse n'a pas régalé, mais a tout de même remporté les trois points contre l'Albanie (0-1). Retour sur ce qui a marché ou non.
- par
- Robin Carrel

Yann Sommer (à gauche) a encore été excellent. Johan Djourou, quant à lui, a souffert.
Comme pour la France, la veille lors du match d'ouverture contre la Roumanie (2-1), les Helvètes peuvent brandir la célèbre phrase «l'important, c'est les trois points», histoire de bien dormir samedi soir. Mais la victoire des hommes de Vladimir Petkovic a failli être remise en cause par un manque de réalisme flagrant. Analyse.
Les Tops
Les trois points
Mine de rien, grâce à ce succès, les Suisses sont presque déjà en huitièmes de finale de l'Euro! Grâce (à cause?) de la formule à 24 équipes, quatre des meilleures troisièmes de la phase de poules seront invités au premier tour à élimination directe. Autant dire qu'avec trois unités dans son escarcelle, la Nati a déjà fait un grand pas. Elle pourra même s'en assurer en cas de nul contre la Roumanie mercredi. Quand on vous disait qu'ils étaient importants, ces trois points.
Fabian Schär
Le défenseur compte 21 sélections, mais a déjà marqué six buts. Un ratio énorme, pour une équipe de Suisse qui compte des attaquants à l'efficacité largement moins flatteuse. Haris Seferovic a marqué 7 fois en 31 capes, Admir Mehmedi 4 fois en 43 apparitions avec le maillot à blanche, Eren Derdiyok en est à 10 buts en 52 parties et Breel Embolo n'a scoré que sur penalty face à St-Marin, en 11 appels sous les drapeaux. Fabian Schär n'a heureusement pas fait que marquer. Il a aussi intercepté 8 ballons, couvert plusieurs fois ses coéquipiers mal inspirés, a remporté 5 duels et touché 95 (!) ballons.
Les fans albanais
Ce sont eux qui ont largement remporté la bataille des tribunes. Très respectueux de l'hymne suisse, ils ont mis une belle ambiance tout au long du début de partie. Abattus ensuite par les circonstances du match, les Albanais ont pris un malin plaisir à chahuter Xherdan Shaqiri. Bien leur en a pris: le lutin suisse n'a quasiment pas existé.
Yann Sommer
Le gardien de Mönchengladbach a réalisé exactement ce que l'on attend d'un grand gardien: il a fait gagner des points à son équipe. L'Albanie n'a cadré que deux fois? Il a, à chaque fois, sorti une parade venue d'ailleurs. Mais c'est devenu tellement habituel qu'on oublie trop souvent de le signaler...
Les flops
Le manque de réalisme
A ce niveau-là de la compétition, il est rare de réussir à s'imposer en manquant autant d'occasions. Comme face à la Moldavie en match de préparation (2-1), le Suisse a eu une quantité exceptionnelle de possibilités et a manqué au moins cinq fois l'occasion de se mettre définitivement à l'abri. Quinze tirs, dont sept cadrés, pour un seul but, c'est une statistique largement insuffisante. Heureusement qu'il y avait en face ce qui était sans doute l'une des quatre formations les plus faibles de l'Euro. Réduite à dix, qui plus est...
Johan Djourou
Le Genevois était censé être le patron défensif de cette équipe, il a bien failli en être le fossoyeur. A croire que la mononucléose qui l'a frappé il y a quelques semaines est revenue lui couper les jambes la nuit avant son entrée en lice dans ce championnat d'Europe! Johan Djourou a été régulièrement pris de vitesse dans son dos par les passes albanaises. Pire, il n'a pas réussi à prendre le dessus, que ce soit en rapidité ou sur le plan physique, sur Armando Sadiku, l'homme aux 17 buts (dont un en Coupe du Liechtenstein) en 36 matches avec Vaduz. Ses relances ont également été trop souvent douteuses.
Xherdan Shaqiri
Etait-ce l'émotion de rencontrer son «autre» nation? Etait-ce la pression d'entrer dans un Euro où il est très attendu? Etait-ce simplement son réel niveau, lui qui n'a pas vraiment brillé en Premier League avec Stoke City? Ou alors le «lutin» helvétique a-t-il subi de plein fouet les sifflets descendus des tribunes? Toujours est-il que Shaqiri n'a quasiment jamais créé de décalages, qu'il a frappé une seule fois (et mollement) au but et, pire encore, qu'il n'a jamais semblé se rebeller. Lui qui est souvent si prompt à râler à chaque coup de sifflet ou à pester contre ses coéquipiers n'a jamais élevé la voix samedi. Un signe qu'il n'était pas dans son assiette.