IndonésieLes tueurs inspirés par les attentats de Paris?
Deux civils et cinq assaillants ont été tués jeudi dans les attaques de Jakarta. La police nationale pense qu'il s'agit de l'oeuvre d'un groupe lié à l'EI qui a suivi l'exemple des attentats de Paris.
Le groupe Etat islamique (EI) a revendiqué jeudi l'attaque qui a frappé Jakarta. Il affirme avoir visé «des étrangers et les forces de sécurité chargées de les protéger dans la capitale indonésienne». L'organisation djihadiste a fait cette annonce par le biais de l'agence de presse Aamaaq, qui lui est proche.
Le chef de la police de la capitale indonésienne, Tito Karnavian, a également estimé que le groupe fondamentaliste sunnite était «certainement» responsable de cette attaque menée par plusieurs hommes armés. Selon lui, un Indonésien du nom de Bahrun Naim, qui se trouverait actuellement en Syrie, «préparait cela depuis un moment».
Aucun étranger ne figure parmi le groupe d'assaillants, a-t-il dit. La police a annoncé le relèvement à son maximum du niveau d'alerte dans la ville de plus de dix millions d'habitants.
Cette vidéo montre les terroristes juste avant l'explosion
Explosions
Deux civils et cinq assaillants ont été tués dans les attaques de Jakarta, qui sont terminées selon les autorités indonésiennes. Des explosions ont retenti et des coups de feu ont été entendus près d'un café. Parmi les deux civils tués figure un Néerlandais.
«A présent, la situation est sous contrôle», a dit le porte-parole de la police de Jakarta Muhammad Iqbal. «Je peux vous assurer que non», a-t-il répondu comme on lui demandait si des agresseurs étaient toujours en fuite.
Le ministre de la Sécurité Luhut Panjaitan a expliqué pour sa part que «cinq terroristes» étaient «morts». Un Néerlandais et un civil indonésien ont été tués dans les attaques, a-t-il ajouté devant la presse. D'après Muhammad Iqbal, cinq personnels de police, un civil étranger et quatre civils indonésiens ont également été blessés.
Artère fréquentée
Des explosions ont retenti jeudi à Jakarta et des coups de feu ont été entendus à l'extérieur d'un café à l'approche de policiers armés. Le président indonésien Joko Widodo a qualifié ces explosions d'«actes terroristes».
Des corps étaient allongés au sol sur une artère de la capitale indonésienne, près d'un poste de police où les explosions ont retenti, selon un journaliste. Ce poste de police sur une artère fréquentée de la ville a été endommagé après que six explosions ont retenti. Des coups de feu ont également été entendus à l'extérieur d'un café, selon le journaliste. La police a établi un cordon de sécurité.
La police indonésienne était en alerte maximale pendant les fêtes de fin d'année en Indonésie. Elle a récemment déjoué un attentat suicide projeté à Jakarta pour le Nouvel An par des extrémistes présumés pour certains liés au groupe djihadiste Etat islamique, selon la police.
Arrestations en décembre
En décembre, la police avait arrêté cinq personnes soupçonnées d'appartenir à un réseau proche de l'EI et quatre autres en rapport avec le groupe extrémiste Jemaah Islamiyah, responsable d'attentats de grande ampleur en Indonésie.
Les forces de l'ordre avaient saisi du matériel servant à la fabrication d'explosifs ainsi qu'un drapeau inspiré par l'EI. Les extrémistes islamistes avaient également d'autres cibles dont des stations de police, des centres commerciaux, des groupes chiites minoritaires et des membres de l'unité d'élite de la police antiterroriste.
L'Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, avait été précipitée dans sa propre «guerre contre le terrorisme» par les attentats de Bali en 2002 (202 morts). Mais l'archipel n'avait pas connu d'attentats majeurs depuis ceux qui ont fait neuf morts en juillet 2009 dans des hôtels de luxe à Jakarta.