SuisseLes vaccins de routine pour les enfants sont moins prisés
L’immunisation contre certaines maladies infantiles comme la rougeole, les oreillons et la rubéole est en recul. En cause, le scepticisme des parents sur les vaccins depuis la pandémie.

Les tout-petits ont également pu recevoir le vaccin contre le coronavirus.
Quelques pédiatres avaient constaté le phénomène car certains parents se montraient plus réticents à faire vacciner leurs enfants. Les chiffres des dernières années montrent que l’immunisation contre certaines maladies infantiles est effectivement en recul. «C’est une évolution inquiétante», déclare Philip Tarr, directeur du programme national de recherche PNR 74, qui étudie les motivations des médecins et des parents sceptiques en matière de vaccination. Apparemment, la population serait devenue plus perplexe vis-à-vis des vaccins de routine pour enfants au cours de la pandémie, relate la «NZZ».
«Si l’on répète sans cesse qu’un vaccin est sûr et efficace, c’est contre-productif. Car certaines personnes, y compris des médecins critiques à l’égard de la vaccination, ont le sentiment qu’il y a quelque chose de louche. Si la vaccination est vraiment sûre, pourquoi «ceux d’en haut» doivent-ils toujours le répéter?», a déclaré en début d’année l’infectiologue Philip Tarr à la «NZZ». Il faisait allusion aux messages répétés de la Confédération sur la sûreté des vaccins contre le coronavirus.
Si durant la pandémie, le taux de vaccination pour les maladies infantiles a baissé pour la simple raison que les parents allaient moins souvent chez le pédiatre, aujourd’hui l’ampleur du phénomène surprend. Le groupe pharmaceutique GSK a compilé pour la «NZZ» les ventes de vaccins de tous les fabricants en Suisse. L’effondrement le plus frappant est celui des vaccins combinés contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. Leur nombre a diminué de 26% entre 2019 et 2022.
Incompréhensions
Une étude américaine a examiné l’attitude des parents vis-à-vis de la vaccination durant la pandémie. Elle constate que pendant cette période, leur scepticisme envers les vaccins destinés à protéger contre les maladies infantiles a fortement augmenté. Des affirmations telles que «les vaccins pour enfants peuvent entraîner la maladie ou la mort» et «les vaccins pour enfants peuvent avoir des effets secondaires graves» rencontrent nettement plus d’approbation parmi les personnes interrogées qu’avant la pandémie.
Les vaccins sont perçus comme moins sûrs. Ce résultat surprend Philip Tarr qui estime que les parents font la différence entre les vaccins pour les maladies infantiles (vaccins de routine) et le vaccin contre le coronavirus basé sur des technologies différentes comme l’ARN Messager. Une deuxième explication possible de la baisse du taux de vaccination pourrait être une certaine lassitude.
La situation est plus positive pour les vaccins contre le tétanos, la diphtérie, la coqueluche et la poliomyélite. Il s’agit de vaccins combinés destinés aux enfants de moins de cinq ans. Ici aussi, les chiffres de vente montrent un net recul. Mais cela est dû à la modification des moments où le vaccin doit être fait comme pour la varicelle.
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