Fédérales 2011: Les Vert'libéraux romands gagnent en confiance

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Fédérales 2011Les Vert'libéraux romands gagnent en confiance

La progression spectaculaire des Vert'libéraux dans le canton de Zurich lors des élections du week-end renforce la confiance des sections romandes en vue des élections fédérales.

Les Vert'libéraux vaudois espèrent même décrocher un siège au Conseil national.

Pour l'heure, les Vert'libéraux comptent trois sections en Suisse romande, dans les cantons de Vaud, Fribourg et Genève. Il n'y en aura très vraisemblablement pas de nouvelle d'ici l'automne, selon leur président Martin Bäumle.

Si les ambitions romandes demeurent encore modestes, elles sortent renforcées par les résultats zurichois. «Cela nous apporte une certaine confiance», confirme Eric Demierre, co-président de la section fribourgeoise, interrogé lundi par l'ATS. «Nous sommes étonnés en bien et ça motive les troupes», renchérit Laurent Seydoux, président de la section genevoise.

Pour les élections fédérales, les Vert'libéraux fribourgeois présenteront une liste apparentée avec celles du PDC et du PBD. «Mais il sera difficile de décrocher un siège», admet M. Demierre. «Car en Suisse romande, les Vert'libéraux sont encore assez peu connus. Et on nous confond souvent avec les Verts ou les libéraux».

Siège vaudois visé

Les ambitions sont plus élevées dans le canton de Vaud, où le parti peut «sérieusement penser à un siège au Conseil national», selon Isabelle Chevalley, membre du comité et députée au Grand Conseil. «A condition de faire de bons apparentements avec des petits partis qui nous sont proches». On peut penser au PDC, à l'UDF, au PEV ou au PBD.

Il y a quatre ans, les candidats de la mouvance «verte libérale» s'étaient présentés sous la bannière d'Ecologie libérale, un mouvement interpartis fondé en 2003 et qui continue d'exister. «Si nous avions fait les bons apparentements en 2007, nous aurions obtenu un siège qui est revenu à l'UDC», analyse Mme Chevalley. D'où sa confiance pour l'échéance de cet automne.

Elle sera d'ailleurs probablement tête de liste pour le National et candidate pour le Conseil des Etats, sous réserve de l'aval du parti, dit-elle.

La section genevoise est en train de préparer une liste et envisage aussi des apparentements. Elle vise «plus de 5%» des voix, dévoile M. Seydoux. Obtenir un siège à la Chambre du peuple semble toutefois très difficile, puisqu'il faudrait atteindre la barre des 9%.

Pas un effet de mode

Si les résultats zurichois amènent évidemment du vent dans le dos du parti vert'libéral, ses responsables insistent toutefois sur le fait que leur base est solide et que leurs positions ne sont pas nouvelles. «Ce n'est pas un effet de mode, mais un changement d'ère», insiste Isabelle Chevalley. Et dans le canton de Vaud, Ecologie libérale a bien préparé le terrain, ajoute-t-elle.

Pour Eric Demierre, la progression dans le canton de Zurich est aussi une confirmation que les valeurs des Vert'libéraux correspondent aux préoccupations d'une grande partie de la population.

Message inchangé

Les événements du Japon semblent donner un coup de pouce aux partis verts, mais les Vert'libéraux n'entendent pas les «exploiter» d'ici l'automne. «Nous ne sommes pas favorables à l'opportunisme politique, le message ne va pas changer», souligne Eric Demierre. «Ces événements ont confirmé que notre parti voit juste».

Avec la catastrophe de Fukushima, «nous allons être davantage entendus et nous en sommes ravis», claironne Isabelle Chevalley. «La différence c'est qu'il y a quatre ans, quand nous parlions d'énergie, aucun journaliste ne se déplaçait. Maintenant, on va plus nous écouter».

La députée vaudoise se réjouit aussi du revirement de certains partis bourgeois sur le nucléaire, en espérant que ce changement de cap ne soit pas éphémère. Le PBD notamment, autre vainqueur à Zurich, s'est récemment déclaré favorable à une sortie du nucléaire. Et Mme Chevalley de plaider pour un «front républicain» en faveur des énergies renouvelables.

Laurent Seydoux ne veut pas non plus en rajouter sur Fukushima, «mais nous allons mettre davantage l'accent sur la lutte contre le gaspillage d'énergie et sur les solutions alternatives pour en produire».

(ats)

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