Suisse romandeLes vestiges des élections énervent des habitants
Dix jours après le vote, de nombreuses pancartes sont toujours visibles, parfois à l'abandon. Les cantons tolèrent, mais rappellent leurs règles.
- par
- Yannick Weber

Les affiches ont beau être dégradées, les partis sont encore dans les temps pour les enlever.
«J'ai vu Ada Marra qui traînait sur le bord d'un trottoir». Le commentaire de cet internaute vaudois sur une publication Facebook n'est pas le fruit d'une hallucination: la candidate vaudoise n'a pas été aperçue, chancelante, au bord d'une route. Il s'agissait seulement d'une de ses affiches électorales. La publication originale, celle d'un Neuchâtelois, déplorait l'abandon de nombreuses affiches de campagne sur la voie publique, une fois le scrutin passé.
«Apparemment, il est plus facile à nos partis politiques de poser leurs affiches électorales que de les ramasser», se désole-t-il. Son post a été partagé plus de 2300 fois en trois jours, et les témoignages se sont multipliés sur les découvertes d'affiches pour le Conseil national qui traînent à même le sol, à moitié détruites, comme des vestiges qui témoignent de l'élection désormais achevée.
Ils sont encore dans les délais
Les règles varient dans chaque canton. Dans ceux de Vaud, Neuchâtel et Fribourg, une large tolérance est de mise. Aucune autorisation n'est nécessaire, mais des guides à destination des partis politiques rappellent les prescriptions (lire encadré). Chacun donne également un délai aux partis pour les ôter après l'élection.
«Les affiches doivent être impérativement retirées au plus tard dans les 2 semaines après le scrutin, sans quoi les frais d'enlèvement des affiches restantes seront facturés aux partis ou comités de soutien concernés», informe Jonathan Maret, ingénieur au Service des ponts et chaussées de Neuchâtel. A J+10, les partis sont donc encore dans les temps, malgré l'aigreur de certains habitants de voir encore les bobines des candidats le long des routes.
Les partis jouent le jeu
Le Canton de Vaud se montre également souple, d'autant plus qu'un deuxième tour pour le Conseil des Etats est agendé au 10 novembre. Mais toutes les affiches qui concernent le Conseil national ne devraient-elles pas déjà avoir disparu? «Nous ne faisons pas la distinction entre les deux. La semaine prochaine, nous écrirons aux partis pour leur rappeler que, dès le 11 novembre, leur matériel doit être enlevé dans un délai d'une semaine», explique la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR).
Vaudois et Neuchâtelois se montrent satisfaits du travail des partis. «Dans 99% des cas, cela se passe bien. Si certaines affiches restent, il s'agit plus de quelques oublis sur certains lieux plutôt que d'une négligence», indique la DGMR. «Les problèmes sont souvent liés à une mauvaise information des volontaires qui posent parfois des affiches à des emplacements inappropriés», ajoute Jonathan Maret.
Valaisans et Genevois plus stricts
En Valais, les règles sont similaires en termes de sécurité, mais la procédure est plus contraignante puisqu'un dossier doit au préalable être déposé à la police cantonale, qui validera les emplacements choisis. Quant à Genève, la question ne se pose même pas: aucun affichage sauvage n'est autorisé aux abords des routes. Chaque commune dispose d'espaces d'affichages officiels et les organise de manière à ce qu'y soient placardées les différentes pancartes des partis en lice aux élections.
Des règles précises
En principe, l'affichage commercial est très restreint aux abords des routes. Toutefois, les Cantons voient dans les élections un motif démocratique qui permet une exception. Mais il est interdit de placarder des affiches au même endroit qu'un panneau de signalisation, dans les giratoires, à proximité des passages piétons ou des autoroutes et semi-autoroutes. Les Cantons édictent également des distances à respecter. A Neuchâtel, par exemple, il faut laisser au minimum 1 mètre entre l'affiche et le bord de la chaussée.