États-Unis: Les voisins de Trump ne veulent pas de lui

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États-UnisLes voisins de Trump ne veulent pas de lui

Une fois sorti de la Maison-Blanche, le milliardaire pourrait s’installer à Mar-a-Lago (Floride). Opposé à cette idée, son voisinage s’appuie sur un accord passé en 1995 pour obtenir gain de cause.

Alors que les grands électeurs ont confirmé les résultats du scrutin et que le chef de la majorité républicaine au Sénat a reconnu la victoire de Joe Biden, Donald Trump va bien devoir se résoudre à faire ses bagages. Pour aller où?

Pas le bienvenu à New York, qui a massivement voté démocrate, le président sortant pourrait bien s’installer de manière permanente dans son domaine de Mar-a-Lago, en Floride. Une perspective que ses voisins voient d’un très mauvais œil, rapporte le «Washington Post». En 1993, Donald Trump avait signé un accord stipulant qu’il ne transformerait pas son club privé en résidence permanente. Sentant le vent tourner, l’avocat de la famille DeMoss, voisine directe du milliardaire, a pris les choses en main.

L’homme de loi a fait parvenir une lettre à la ville de Palm Beach ainsi qu’au Secret Service. Dans cette missive, la famille DeMoss invite la commune de Palm Beach à rappeler à Trump qu’il ne serait pas autorisé à s’installer à Mar-a-Lago à plein temps. Une remise à l’ordre censée «éviter une situation embarrassante» dans laquelle un ancien président serait chassé de chez lui quelque temps après son installation.

Une transformation qui a payé

Donald Trump avait acheté Mar-a-Lago – un manoir de 118 chambres construit dans les années 1920 – pour la somme de 7 millions de dollars en 1985. Dix ans plus tard, alors qu’il était en proie à des soucis financiers, l’homme d’affaires avait converti cette maison en club privé. Une stratégie qui semble avoir payé: en 2019 par exemple, Mar-a-Lago a rapporté 21,4 millions de dollars de recettes à son propriétaire.

Parmi les membres du club – qui doivent payer un droit d’entrée de 200’000 dollars, – on trouve des promoteurs immobiliers, des financiers de Wall Street et d’autres cadres millionnaires. Avant que Trump ne devienne président, les membres devaient payer 100’000 dollars pour y adhérer. Les membres du club doivent également payer une cotisation annuelle de 14’000 dollars ainsi qu’un minimum de 2000 dollars par an pour la nourriture.

Relations tendues avec Palm Beach

La ville de Palm Beach avait insisté pour que Trump, qui était à l’époque un promoteur immobilier sur un terrain financier chancelant, signe l’accord et s’engage à ne pas convertir Mar-a-Lago en hôtel résidentiel. Selon un document rédigé en 1993, les membres du club qui souhaitaient passer la nuit à Mar-a-Lago ne pouvaient le faire que pendant sept jours à la fois, durant trois semaines non consécutives au maximum.

Trump devait également veiller à ce qu’au moins la moitié des membres de Mar-a-Lago vivent ou travaillent à Palm Beach. Le club n’était pas non plus autorisé à compter plus de 500 membres. Dans le cadre de cet accord, Trump a également promis de ne pas en faire sa résidence permanente. Mais le président sortant n’est pas du genre à se plier aux règles de la ville.

Il a notamment poursuivi Palm Beach en justice parce que la ville avait bloqué sa tentative de subdiviser la propriété de Mar-a-Lago, qui est considérée comme un monument historique, en plusieurs unités d’habitation. Le milliardaire avait également réclamé 75 millions de dollars à Palm Beach après avoir affirmé que l’aéroport international, situé juste au nord de Mar-a-Lago, était à l’origine de la pollution atmosphérique et sonore. Trump a par ailleurs essayé de contourner les restrictions mises en place par la ville qui limitaient les photographies, les films et le trafic à l’entrée et à la sortie du club privé.

(joc)

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