Relâches: L’hôtel fait du surbooking: annulations forcées et clients déçus

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RelâchesL’hôtel fait du surbooking: annulations forcées et clients déçus

Le Thermal Hotels & Walliser Alpentherme de Loèche-les-Bains (VS) a rencontré un bug informatique, qui a contraint à l’annulation de réservations en février. Pour d’autres clients relogés, le séjour n’a pas été aussi relax que prévu.

Lauren von Beust
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Lauren von Beust
«On a dormi les cinq dans la même chambre – trop petite pour nous tous – avec lits superposés», détaille la mère de famille, encore furieuse de cette mésaventure, survenue jeudi dernier. 

«On a dormi les cinq dans la même chambre – trop petite pour nous tous – avec lits superposés», détaille la mère de famille, encore furieuse de cette mésaventure, survenue jeudi dernier.

Lecteur reporter

Une famille genevoise avait réservé une nuitée pour cinq personnes au Thermal Hotels & Walliser Alpentherme, à Loèche-les-Bains (VS). Jeudi dernier, déjà en route, elle reçoit un mail du site d’hébergement Booking.com : l’hôtel ne peut plus les accueillir à cause de «surréservation» – vente d’un nombre de places supérieur à la quantité disponible.

Défaillance informatique

L’établissement valaisan évoque une «défaillance dans le logiciel qui synchronise les réservations», et dont le personnel ne s’est pas tout de suite rendu compte. Si le souci informatique a pu être «réglé en 48 heures», il a par conséquent conduit au surbooking «pendant quelques jours» : «Malheureusement, cela s’est produit dans la seconde moitié de février, lorsque nous avons le taux d’occupation le plus élevé», regrette la direction.

Si certains séjours ont dû être annulés, l’hébergement en tort s’est aussi arrangé avec Booking pour trouver «des alternatives dans les hôtels partenaires». La famille genevoise a, elle, passé la nuit dans un établissement proche et l’accès aux bains leur a été offert. «On a dû ressortir et marcher environ 500 mètres dans le froid, alors qu’on y aurait été en deux minutes, soupire la mère de famille. J’ai accepté l’offre pour ne pas rendre le séjour plus malheureux.»

Bien qu’un peu moins chère, la nuitée n’a pas eu le standing attendu. «On a dormi les cinq dans la même chambre, trop petite pour nous tous, avec lits superposés, poursuit celle qui avait à la base réservé deux chambres pour avoir suffisamment d’espace. Rien ne s’est passé comme je l’avais prévu. C’était censé être relax et, au contraire, ça a été des plus tendus.»

Ne pas se laisser faire

Hors pandémie, la Fédération romande des consommateurs (FRC) dit être sollicitée pour des problèmes de surréservation dans l’aviation, mais n’a cependant pas encore été approchée pour ce genre d’incidents dans le domaine de l’hôtellerie. Toutefois, «une annulation pour cause de surbooking doit donner droit à un remboursement du prestataire», rappelle Jean Tschopp, responsable conseil et juriste à la FRC. Dans sa clause, Booking décline toute responsabilité quant à la validité et l’adéquation de l’offre et renvoie en effet au prestataire, en l’occurrence l’hôtel.

Jean Tschopp indique encore que «le consommateur lésé peut aussi se prévaloir d’un dommage, comme le remboursement de la différence de prix avec l’offre d’hébergement alternative ou un éventuel tort moral si une alternative équivalente n’a pu être trouvée.» L’argent de la réservation ratée a été rendu à la famille, mais elle a dû payer le deuxième hôtel.

Surbooking, pratique commerciale courante

«La surréservation existe dans les hôtels et c'est aussi une pratique commerciale courante. La raison en est les nombreuses annulations de dernière minute, notamment via les plateformes de réservation», informe Vinzenz van den Berg, responsable communication à HotellerieSuisse. La faîtière de la branche fait en outre état des cas de «no-shows» – les hôtes ne se présentent tout simplement jamais à l’établissement qui doit les accueillir. «Actuellement, en raison de la situation incertaine liée à la pandémie, les hôtes réservent à la dernière minute et il est très difficile pour les hôtels de planifier», complète Vinzenz van den Berg.

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