ValaisLigne Chamoson-Chippis au menu des élus
Mardi, le Grand Conseil valaisan va se pencher sur la ligne à haute tension qui doit relier Chamoson à Chippis.

En septembre 2018, le Législatif cantonal avait accepté une initiative urgente interparti visant à suspendre la construction de la ligne.
La ligne à haute tension (ThT) prévue entre Chamoson (VS) et Chippis (VS) est au menu du Grand Conseil valaisan mardi. Les députés ont accepté l'entrée en matière par 97 voix contre 27 et 1 abstention.
Suite à la décision du Tribunal fédéral de ce printemps d'entériner définitivement le dossier et un rapport en la matière, les députés du Grand Conseil se retrouvent avec une marge politique particulièrement exiguë. L'option des négociations de détails entre le Conseil d'Etat et Swissgrid semble la plus réaliste. Un contre-projet a cependant été lancé.
En septembre dernier, le législatif cantonal avait accepté une initiative urgente interparti visant à suspendre la construction de la ligne. Le texte demandait d'ajouter dans la loi cantonale sur l'approvisionnement en électricité, un alinéa permettant de suspendre les travaux d'une ligne ThT jusqu'à ce que la planification de détails soit finalisée. Aujourd'hui, cette option a du plomb dans l'aile puisque contraire au droit fédéral.
Rapport limpide
Dans un rapport rendu en début d'année, le professeur de l'Université de Lausanne Etienne Poltier a rappelé que les cantons n'ont aucune compétence législative sur le tracé d'une ligne de ThT, celle-ci est fédérale. Une prise de position qui a refroidi les députés. La majorité d'entre eux refusera de soutenir ladite initiative parlementaire lors du vote en première lecture, jeudi.
Un contre-projet
La Commission économie et énergie du canton défend, elle, l?idée d?un contre-projet.
Dans le cadre d'une procédure de consultation pour des projets d'infrastructures importants relevant de la compétence de la Confédération, le Conseil d'Etat devrait s'assurer de la collecte des prises de position des organes cantonaux et leur transmission à l'autorité compétente. La législation cantonale définit les entités administratives cantonales assurant cette tâche au nom du Conseil d'Etat.
Pour le député du PDC du Bas, Joachim Rausis, le contre-projet ne fait qu?enfoncer une porte-ouverte: «Faisons confiance au Conseil d'Etat dans ses négociations avec Swissgrid». Le Conseil d'Etat négocie toujours un déplacement de quatre pylônes à Grône pour les éloigner du centre scolaire et un à Crétillon.
Juridiquement classé
En avril dernier, le Tribunal fédéral avait rejeté un recours des opposants (onze particuliers et la Fondation de l'Ermitage de Longeborgne) se fondant sur un rapport géologique selon lequel 34 des 54 pylônes prévus entre Aproz et le Creux de Chippis seraient exposés à des dangers naturels. Les juges de Mon Repos avaient considéré que les modalités de la construction de la ligne avaient déjà été tranchées.
Dans ce dossier, plusieurs députés ont regretté la passivité des communes concernées et de l'Etat du Valais à l'occasion de la mise à l'enquête du tracé. Le modus operandi des autorités de l'époque devrait peut-être être examiné, a lancé le député PLR Christophe Claivaz. (nxp/ats)