Crash en FranceLubitz déjà traité contre ses démons dans le passé
Le copilote de l'Airbus A320, soupçonné d'avoir précipité l'avion contre une montagne dans la sud-est de la France a suivi des traitements pour des tendances suicidaires dans le passé.
«Le copilote a été en traitement psychothérapeutique pour des tendances suicidaires il y a de nombreuses années, avant l'obtention de son permis de pilotage», a indiqué lundi le procureur de Düsseldorf, Ralf Herrenbrück, dans une brève déclaration écrite.
Après cela et «jusqu'à récemment, d'autres consultations chez le médecin ont eu lieu, donnant lieu à des arrêts maladie mais sans que ne soient attestés de tendances suicidaires ou de l'agressivité à l'égard d'autrui», a ajouté le procureur, sans préciser le motif de ces consultations et arrêts de travail.
Aucun signe annonciateur
Le Parquet a souligné qu'aucune lettre n'annonçant un éventuel projet de faire s'écraser un avion ou ne revendiquant le crash de mardi n'avait été retrouvée. Rien «dans son environnement familial, personnel ou sur son lieu de travail» n'a permis d'apporter des informations sur d'éventuelles motivations, a-t-il encore indiqué.
Une porte-parole de la Lufthansa, maison mère de Germanwings, a déclaré que les documents médicaux étaient protégés par le secret médical et que la compagnie aérienne n'avait donc jamais eu connaissance de leur contenu.
La législation allemande du travail prévoit en effet que l'employeur ne puisse avoir accès au dossier médical de ses employés et que les arrêts maladie ne donnent jamais d'information sur la santé du salarié.
Piste bientôt prête
Pendant ce temps, les recherches se poursuivent sur le terrain, en particulier pour retrouver la boîte noire de l'appareil, qui reste «l'objectif majeur» des enquêteurs. Les flancs de montagne sur lesquels sont éparpillés les débris d'avion et les restes humains deviennent plus accessibles, ont constaté des journalistes sur place.
Les gendarmes ont pu accéder au site du crash par la piste déjà existante, moyennant trois quarts d'heure de marche. Selon un porte-parole de la gendarmerie, un chemin accessible aux véhicules tout-terrain devrait toutefois être achevé mardi ou mercredi en déboisant l'accès et en stabilisant la terre. «On va gagner du temps», a-t-il dit.
Jusqu'à présent, la quinzaine d'enquêteurs qui travaillent sur le site y descendent par hélitreuillage, au moyen d'hélicoptères partant de l'aérodrome de Seyne-les-Alpes, à une dizaine de kilomètres de là.
325 personnes accueillies
A Seyne même, devant la chapelle ardente, les deux tentes en bâche blanche qui ont notamment servi à préserver l'intimité des familles et à réaliser les prélèvements ADN pour l'identification des victimes ont été démontées.
Selon Germanwings, 325 personnes - en majorité des familles allemandes et espagnoles - se sont rendues à Seyne-les-Alpes à ce jour. «Cet accueil durera aussi longtemps que nécessaire, sans limite de temps», a indiqué le directeur des opérations de la compagnie allemande, Oliver Wagner, au cours d'un point-presse à Marseille.
Selon lui, 90 personnes sont dévolues à l'accueil des familles. Une dizaine de psychologues font partie de ces équipes, dont l'un accompagne systématiquement les convois des familles en autobus entre Marseille et le site du crash, a par ailleurs précisé le porte-parole de la Lufthansa, Marc Eskenazi.
Oliver Wagner a par ailleurs confirmé le versement d'une «aide financière rapide» de 50'000 euros à chaque famille des victimes. «C'est une aide acquise qui ne vient pas en déduction d'autres indemnités», a-t-il dit.
L'Australie suit le mouvement
Depuis les premières révélations sur le scénario du crash, de nombreuses compagnies dans le monde ont instauré la présence systématique de deux personnes dans la cabine de pilotage. L'Australie est le dernier pays en date à avoir imposé une telle mesure lundi.
(afp)