GenèveL’UDC veut une loi pour bannir l’écriture inclusive partout où il le peut
Administrations, écoles et universités doivent cesser d’utiliser le point médian et autres adaptations inclusives du français, juge le parti qui a déposé un projet de loi contraignant.

Les écoles seraient concernées par ce changement.
Le français doit être sauvé des attaques politiques et idéologiques. C’est l’avis à Genève de l’UDC, figure de proue de cette lutte, qui vient de déposer un projet de loi au Grand conseil pour interdire l’écriture inclusive dans les documents de l’Etat, des communes, de l’école publique et de l’Université de Genève (Unige). Il s‘oppose notamment à une directive de l‘Unige autorisant l’usage de l’accord ·x (étudiant·e·x·s) pour inclure les personnes non binaires.
Le parti estime qu’il faut s’en tenir aux règles de l’Académie française, seule référence en la matière, et que toute variation crée «une confusion qui confine à l’illisibilité». Cette complexité «pénalise les personnes affectées d’un handicap cognitif, notamment la dyslexie, la dysphasie ou l’apraxie», précise le communiqué envoyé lundi par l’UDC. L’objectif de la loi serait donc de bannir l’écriture inclusive dans les manuels, devoirs, mémoires et autres écrits dans le cadre scolaire, ainsi que dans tous documents officiels émanant des administrations et autorités cantonales et communales.
Pas un «dysfonctionnement grave»
Une première offensive en ce sens avait été votée au Grand conseil en mai 2022, portée par le député Stéphane Florey, également auteur du projet de loi. La motion concernait alors uniquement des entités externes comme les HUG et l’Hospice général, dans un but de clarté. Le Conseil d’Etat a toutefois répondu que pour ces institutions autonomes, son rôle se limitait à intervenir en cas de dysfonctionnement grave; le domaine de la rédaction de documents n’était donc pas de son ressort.
Interrogée par la «Tribune de Genève», la présidente de la Société pédagogique genevoise, Francesca Marchesini, regrette la posture de l’UDC. «L’enjeu est de rendre visible le genre féminin dans la langue. Des études scientifiques ont démontré qu’une offre d’emploi rédigée uniquement au masculin freinait les postulations de femmes», explique-t-elle. Elle précise que les points médians ne sont pas utilisés à l’école, mais les doublets (p.ex «écoliers et écolières») y sont importants.
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