Polémique – Macron «assume totalement» ses attaques contre les non-vaccinés

Publié

PolémiqueMacron «assume totalement» ses attaques contre les non-vaccinés

Fustigé par les différents candidats à la présidentielle, le chef d’État français est revenu sur ses propos controversés à l’occasion d’une conférence de presse à l’Élysée.

Les propos polémiques du président mardi avaient déclenché une tempête politique

Les propos polémiques du président mardi avaient déclenché une tempête politique

AFP

Le président et quasi-candidat à la présidentielle française Emmanuel Macron a assumé «totalement» vendredi ses propos controversés sur les non-vaccinés, tandis que la candidate RN Marine Le Pen l’accuse d’être un «pyromane» à trois mois du premier tour.

«On peut s’émouvoir sur des formes d’expression qui paraissent familières que j’assume totalement», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à l’Élysée, aux côtés de la présidente de la Commission européenne Ursula Van der Leyen. «La vraie fracture du pays est là, quand certains font de leur liberté, qui devient une irresponsabilité, un slogan».

Manifestations anti-pass

Ces nouvelles déclarations présidentielles sur les non-vaccinés interviennent la veille de manifestations nationales des anti-pass. Les autorités anticipent un nouveau rebond de la mobilisation avec 29 000 à 39 000 manifestants attendus dans toute la France, contre 25 500 avant Noël, selon une source policière.

Les propos polémiques du président mardi avaient déclenché une tempête politique, en plein examen déjà très tendu à l’Assemblée nationale du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal. Mais cet épisode lui a également permis, selon la majorité, de dire tout haut ce que nombre de Français pensent tout bas, et de pousser dans leurs retranchements les oppositions, droite et extrême droite en tête, en les obligeant à clarifier leur positionnement vis-à-vis des non-vaccinés et du pass vaccinal.

Le texte sur le pass vaccinal arrive lundi en commission au Sénat, dominé par la droite, pour une entrée en vigueur espérée la plus rapide possible par le gouvernement, au moment où la moyenne quotidienne des nouvelles contaminations sur les sept derniers jours dépasse les 200 000.

Le «piège» du Covid

Marine Le Pen, de retour sur le terrain vendredi, à Béziers, la ville de Robert Ménard, pour rendre hommage à Jean Moulin, figure de la Résistance, a de nouveau attaqué Emmanuel Macron, «un pyromane qui vient faire sauter le débat» sur la gestion de la pandémie. Pour la candidate du RN, les Français attendent des réponses sur d’autres problèmes, dont «l’insécurité et l’anarchie migratoire».

L’autre candidat d’extrême droite, Éric Zemmour, est lui en Eure-et-Loir, un retour sur le terrain également après la trêve des fêtes. Le candidat Reconquête! avait déjà reproché mardi à Emmanuel Macron de tendre un «piège» en faisant «du Covid le sujet de la présidentielle», appelant ses partisans à «ne pas se laisser voler cette élection».

À gauche, Jean-Luc Mélenchon a vertement dénoncé les arguments d’Emmanuel Macron. Pour le candidat LFI, «les devoirs avant les droits, c’est la monarchie féodale et ses sujets. Le respect des droits créant le devoir, c’est la République et la citoyenneté».

Cible des critiques de l’Exécutif ces derniers jours, la candidate LR Valérie Pécresse a, elle, contre-attaqué dès jeudi lors d’une visite dans les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, où l’extrême droite réalise des scores élevés, en recentrant le débat sur le thème de prédilection de la droite, la sécurité. Elle a ainsi affirmé vouloir, à l’instar du ministre de l’Intérieur pas encore président Nicolas Sarkozy en 2005, «ressortir le Kärcher car il a été remis à la cave par François Hollande et Emmanuel Macron depuis dix ans».

Une gauche fragmentée

La réponse d’Emmanuel Macron viendra lundi: il sera à Nice sur ce même thème, très disputé entre Valérie Pécresse, Marine Le Pen et Éric Zemmour. Le sondage du jour (BVA pour RTL et Orange) donne Valérie Pécresse (16%, -1 point) et Marine Le Pen (17%, +1) au coude-à-coude derrière Emmanuel Macron (25%) au premier tour de la présidentielle, mais devant Éric Zemmour (12%, -1).

La gauche, elle, fragmentée entre cinq candidats (Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Fabien Roussel et Arnaud Montebourg), reste suspendue à l’annonce d’une possible candidature de l’ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, qui doit trancher «le 15 janvier au plus tard», soit moins de deux semaines avant la Primaire populaire, initiative citoyenne prévue du 27 au 30 janvier.

Tenante d’une primaire à gauche pour une candidature unique, Anne Hidalgo (PS), qui a ses 500 parrainages mais recule à 3,5% dans le dernier sondage BVA, essuie le refus persistant de l’écologiste Yannick Jadot, qui fait ses vœux à la presse.

Quatre ans de déclarations polémiques d’Emmanuel Macron

(AFP)

Ton opinion