«Mais comment nous séparer de notre pitbull?»
Un couple désirant un enfant a décidé de mettre fin aux jours de son pitbull. Mais le vétérinaire refuse.
Deux habitants de Meyrin, Cédric Roth et son amie, ont pris une décision difficile: euthanasier «Thor», leur pitbull de 5 ans et demi. Le chien et ses maîtres ont pourtant suivi des cours d'éducation canine, comme l'impose la loi. «Thor» a participé à des concours de dressage et en a gagné un. Jamais il ne s'est montré agressif. Mais voilà: le couple a décidé d'avoir un enfant. Et la suite d'agressions impliquant des molosses leur fait peur. «Il est exclu que nous prenions le risque de faire cohabiter le chien et le bébé», tranche Cédric Roth.
Le vétérinaire qui suit le chien, un animal en bonne santé physique et mentale, a refusé de l'euthanasier. «Faut-il attendre un accident pour le faire piquer?» demande Cédric Roth. Danielle Perrin Frei, de la Société vaudoise des vétérinaires, confirme la décision de son confrère: «Il a le droit d'accepter ou de refuser. Tout comme les propriétaires de molosses ont le droit de le proposer à leur vétérinaire traitant.»
Jacques-Henri Penseyres, vétérinaire du canton de Vaud, refuse de tomber dans l'arbitraire. «S'il n'y a pas d'indice (comportement agressif, maladie) qui justifie l'euthanasie, il ne faut pas la pratiquer.»
Actuellement, les propriétaires et leur molosse vivraient une chasse aux sorcières psychologique. «Ils doivent plutôt prendre leur responsabilité. Ou le placer à la Société vaudoise pour la protection des animaux.»
David Haeberli/Dominique Botti