Licenciement: Manif à Bâle contre la décision de Novartis

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LicenciementManif à Bâle contre la décision de Novartis

Des centaines de personnes ont protesté samedi à Bâle, en raison de l'annonce de Novartis de supprimer plus de mille emplois en Suisse.

Les manifestants protestent contre les licenciements annoncés par Novartis.

Les manifestants protestent contre les licenciements annoncés par Novartis.

Un millier de personnes ont manifesté samedi à Bâle contre les suppressions d'emplois décidées par Novartis. Parmi elles, une centaine de Vaudois concernés par la fermeture prévue du site de Prangins appartenant au groupe pharmaceutique.

Répondant à l'appel du syndicat Unia, les participants se sont retrouvés en fin de matinée et ont défilé au centre-ville. Divers orateurs ont critiqué la volonté du groupe bâlois de biffer 2000 emplois dans le monde d'ici trois à cinq ans afin de délocaliser la production, dont 760 à Bâle et 320 à Nyon (VD).

Membre de la direction d'Unia et conseiller national, Corrado Pardini (PS/BE) a évoqué un «scandale inacceptable». La semaine prochaine déjà, des pauses de protestation auront lieu à Nyon. Des mesures de lutte sont envisagées à Bâle également.

Daniel Lampart, chef économiste à l'Union syndicale suisse, a estimé que Novartis devait revenir sur sa décision. L'entreprise montre qu'elle «se fout de sa responsabilité sociale», a-t-il dit. La conseillère d'Etat de Bâle-Ville Eva Herzog (PS) a également exprimé son incompréhension. Une résolution lui a été remise.

Chez Daniel Vasella

Le syndicat Unia a lancé cette semaine une pétition contre la décision de Novartis. Ce document demande notamment de chercher toutes les alternatives permettant d'éviter ce «démantèlement brutal». La direction devrait renoncer aux bonus accordés aux cadres ainsi qu'aux dividendes de ses actionnaires.

Une cinquantaine de personnes ont par ailleurs rendu visite samedi au président du conseil d'administration Daniel Vasella à son domicile de Risch (ZG). Les participants à cette manifestation autorisée lui ont remis symboliquement une grande «lettre de licenciement». L'action, lancée par les Jeunes socialistes suisses, s'est déroulée sans incident.

Indignation

Installée depuis 1917 sur la Côte vaudoise, l'entreprise, ex- Zyma, est considérée comme une institution dans le district. La décision, annoncée abruptement mardi, a suscité de nombreuses réactions d'indignation. L'incompréhension est d'autant plus grande que le groupe publiait le même jour une augmentation de son bénéfice net de 7% au cours du 3e trimestre 2011 à 2,2 milliards de francs.

Une centaine de personnes étaient parties de Nyon samedi matin pour rejoindre la manifestation à Bâle. «A plus de 95%, ce sont des employés de Novartis», a expliqué à l'ats Yves Defferrard, secrétaire syndical d'UNIA, se félicitant de cette mobilisation.

Interrogé en fin de journée à la Radio suisse romande, il a jugé qu'avec cette restructuration «peu crédible», Novartis, s'est mis tout le monde à dos, y compris les milieux politiques.

Le responsable a rappelé que lundi des assemblées du personnel pourraient se tenir sur le site de l'usine de Prangins et qu'une manifestation était prévue mardi en milieu de journée devant le Grand Conseil à Lausanne. De son côté, le Conseil d'Etat devrait pouvoir rencontrer la direction générale de Novartis comme il le souhaitait.

(ats)

Le PS vaudois adopte deux résolutions

Le Parti socialiste vaudois (PSV) a adopté samedi à Lausanne deux résolutions contre la fermeture du site de Novartis à Nyon (VD) et les licenciements collectifs par des entreprises bénéficiaires. «Il ne faut pas accepter l'inacceptable», a lancé le député Jean-Michel Favez.

Dans le premier texte, le PSV dit s'opposer à la fermeture du site de Nyon, qui compte quelque 700 personnes au total. Il exprime sa solidarité avec les employés et appelle les autorités vaudoises et fédérales à refuser la fermeture de Novartis Nyon.

Dans la deuxième résolution, le PSV demande au Parti socialiste suisse d'intervenir dans le cadre de la révision du Code des obligations. Il faut pouvoir se protéger et annuler les licenciements collectifs de la part d'entreprises en bonne santé économique.

Novartis procède à des licenciements collectifs alors qu'elle annonce des milliards de francs de bénéfice, mais c'est «légal», fustige le PSV. Le système législatif suisse «garantit mal la sécurité de l'emploi» et une telle stuation «n'est plus tenable», souligne le parti.

Selon Jean-Michel Favez, «l'incompréhension, l'écoeurement et la révolte» sont les principaux sentiments qu'éprouvent les salariés de Novartis. Ils ont «une détermination très forte» pour empêcher «à tout prix» la fermeture du site de Nyon et «faire reculer la multinationale», a commenté le député de retour de la manifestation de Bâle.

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