MadagascarManifestant pro-Ravalomanana tué
Un partisan du président évincé de Madagascar Marc Ravalomanana a été tué et au moins 13 blessés, dont cinq grièvement lundi à Antananarivo.
Ils participaient à une manifestation violemment réprimée par les forces de l'ordre.
Plusieurs sources hospitalières ont précisé que les treize blessés l'avaient été en grande majorité par balle. Les forces de l'ordre ont dispersé à plusieurs reprises lundi après-midi des groupes de partisans de M. Ravalomanana, à coups de grenades lacrymogènes et de tirs de sommation.
Plusieurs milliers de manifestants pro-Ravalomanana s'étaient une nouvelle fois rassemblés lundi midi «Place de la démocratie», un parc du centre de la capitale malgache où ils réclament quasi- quotidiennement le retour de M. Ravalomanana au pouvoir.
Le cortège s'est ensuite déplacé vers la Haute cour constitutionnelle où une délégation a demandé à l'institution des «explications sur la mise en place de la Haute autorité de transition» au regard de la Constitution.
Lettre de protestation au procureur
Les partisans de M. Ravalomanana se sont ensuite dirigés vers le tribunal de grande instance, qui était fermé, pour y déposer une lettre au procureur de la République protestant contre la saisie, dimanche soir par des militaires, d'équipements de transmission de Radio Mada, Radio Fahazavana et Télé Mada, trois médias proche de l'ex-président.
Les forces de l'ordre sont alors intervenues pour disperser les manifestants à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes.
Des affrontements ont ensuite opposé pendant plusieurs heures les forces de l'ordre à des groupes de manifestants mobiles qui leur lançaient des cailloux, dans le quartier du lac Anosy, regroupant de nombreux ministères.
Annonce d'un prochain retour
Lâché par l'armée et confronté à la pire crise qu'il ait connue depuis son arrivée à la tête du pays en 2002, M. Ravalomanana avait remis ses pouvoirs à un directoire militaire le 17 mars. Le directoire les avait immédiatement transférés à Andry Rajoelina, alors chef de l'opposition, et désormais à la tête d'une Haute autorité de transition (HAT).
Lundi, le président déchu, qui séjourne en Afrique du Sud, a annoncé qu'il entendait regagner son pays dans un délai de quelques semaines. Il a également estimé que la tenue d'une élection avant la fin de l'année constituait la seule manière de sortir de la crise. Le nouveau président a lui proposé une élection présidentielle en octobre 2010.
Plusieurs centaines de morts
En attendant, l'UA, la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) et l'Organisation internationale de la Francophonie ont suspendu Madagascar. Les Occidentaux ont condamné ce qu'ils considèrent comme un «coup d'Etat».
La crise politique dans la Grande Ile a entraîné la mort de plus d'une centaine de personnes depuis fin janvier et paralyse l'économie.
(ats)