Art de rue à Genève: Mark Muller: «Je suis très flatté par cet honneur»

L'artiste Gab's a posé une demi-douzaine de fausses plaques commémoratives dans tout le canton de Genève pendant la nuit de mercredi à jeudi. Celles-ci déplorent la disparition des squats et de la vie alternative qui y était liée. Mais une plaquette retient plus particulièrement l'attention des badauds.

Installé au Rond-Point de Plainpalais, le placard présente l'inscription suivante: «Ici vécu (n.d.l.r.: vécut) Mark Muller dans un 7 pièces à 1800 francs par moi (n.d.l.r.: mois)», signé par un ironique «Le peuple reconnaissant». Cette inscription fait référence à l'affaire de l'appartement occupé par le conseiller d'Etat en charge du logement, loué bien en dessous du prix du marché. «Vu que les squats concernent aussi la crise du logement, ça valait la peine de faire un clin d'œil à cette histoire rigolote», lance l'artiste.

Une pique à laquelle a répondu Mark Muller, non sans humour. «Je suis très flatté d'avoir l'honneur d'obtenir une plaque commémorative de mon vivant, plaisante plaisante le magistrat. Mais je vais quand même vérifier que l'artiste a bien déposé une autorisation de construire.»

Cinq autres plaquettes sont venues garnir les murs d'anciens squats du canton. «Ici se dressait le squat Rhino», peut-on ainsi lire sur l'immeuble du 24, boulevard des Philosophes. «La vie alternative genevoise, dont les squats faisaient partie, dépérit. C'est en partie ce que j'ai voulu dénoncer», explique l'artiste.

Cette action se veut aussi une manière de réappropriation de l'espace public. «J'aimerais changer la vision qu'on a de ces plaques des noms de rue, décidées par l'Etat ou des privés. C'est une manière de les rendre au peuple», poursuit Gab's. Une démarche qui oscille entre la plaisanterie et le sérieux.

Il promet d'autres actions de ce type à venir prochainement.