Seconde Guerre mondialeMaurer s'excuse d'avoir tu les erreurs suisses
Le président de la Confédération a présenté ses excuses aux organisations juives de Suisse pour son message publié lors de la Journée de l'Holocauste.

L'«omission» d'Ueli Maurer n'a pas été appréciée.
Il a reconnu avoir omis de mentionner les erreurs de la politique suisse durant la Seconde Guerre mondiale. «Ce qui compte n'est pas seulement ce qu'on dit, mais aussi ce qu'on ne dit pas», a déclaré mercredi soir Ueli Maurer devant les délégués de la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI) à St-Gall, selon des propos enregistrés par la radio alémanique SRF.
«J'aimerais simplement m'excuser pour le fait que nous avons laissé de côté cet aspect», a ajouté le président de la Confédération. Et d'assurer que cela n'était absolument pas intentionnel.
Excuses applaudies
Les délégués ont applaudi ses déclarations. Cité dans un communiqué publié jeudi, le président de la FSCI Herbert Winter a remercié Ueli Maurer «pour la clarté de ses propos».
Il n'a pas présenté ses excuses du bout des lèvres, a estimé Sabine Simkhovitch-Dreyfus, vice-présidente de la FSCI, sur les ondes de la RTS. «Nous en avons ensuite longuement parlé».
A ses yeux, il s'agit d'une reconnaissance indirecte que l'histoire de la Suisse durant la Deuxième Guerre mondiale possède des aspects positifs, «mais aussi des zones d'ombre qui ne peuvent pas être éludées».
Affaire déjà réglée
Dans une interview accordée au quotidien «St. Galler Tagblatt», Ueli Maurer explique que cette affaire était déjà «réglée depuis longtemps». Il a simplement évoqué à nouveau «l'incident» dans le contexte de l'assemblée des délégués de la FSCI, à laquelle il avait été convié il y a un an, bien avant son message du 27 janvier.
Le ministre UDC était déjà en contact avec la communauté juive et lors de ces discussions, la question n'a pas été évoquée de manière aussi controversée que dans les médias. Fin février, il avait écrit aux organisations juives, relevant notamment que la société d'alors, comme celle d'aujourd'hui, n'était malheureusement pas exempte d'antisémitisme.
«Refuge»
Dans son message diffusé lors de la Journée de l'Holocauste, le ministre avait évoqué le rôle de «refuge» de la Suisse «durant cette période sombre pour le continent européen». La FSCI, la Plateforme des juifs libéraux de Suisse et la Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation lui reprochaient d'avoir occulté les «faiblesses et erreurs» de la politique suisse.
Elles critiquaient le fait qu'Ueli Maurer a oublié de parler des «réfugiés qui ont été repoussés vers une mort certaine» et de ceux qui ont été punis pour avoir aidé les réfugiés, jugeant qu'il avait présenté les choses «de manière simpliste et uniquement positive». (ats)