Birmanie: Meiktila soulagée par l'arrivée des militaires

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BirmanieMeiktila soulagée par l'arrivée des militaires

Après trois jours d'une flambée de violences entre bouddhistes et musulmans qui a fait au moins 32 tués, l'armée birmane avait repris samedi le contrôle de la ville de Meiktila, dans le centre du pays.

Une cinquantaine de camions militaires ont été dépêchés dans cette bourgade à 130 kilomètres de la capitale Naypyidaw, et qui reprenait peu à peu ses esprits en nettoyant les décombres après avoir été livrée à des émeutiers armés de bâtons et de couteaux.

«La plupart d'entre nous veulent rentrer chez eux si l'armée ramène la paix», a indiqué à l'AFP l'un des milliers de musulmans qui se sont réfugiés sur le terrain de sport communal, sous des toiles blanches montées de bric et de broc.

«C'est bien que les soldats soient en ville. Ils peuvent nous apporter la stabilité», a-t-il aussi dit.

Près de 9'000 déplacés

Aucune violence n'a été déplorée dans la nuit. Mais l'émotion restait vive et l'avenir immédiat incertain. Pendant trois jours, des quartiers entiers et plusieurs mosquées sont partis en fumée. Des corps calcinés jonchaient encore les rues vendredi.

Des violences qui soulignent une tension communautaire croissante entre bouddhistes et musulmans et posent un défi majeur au régime réformateur birman, au pouvoir depuis l'auto-dissolution de la junte il y a deux ans.

Trente-deux personnes ont été tuées et près de 9'000 déplacées depuis mercredi par les violences, ont indiqué samedi les autorités dans leur dernier bilan. Le quotidien officiel «New Light of Myanmar» a précisé que 150 habitations et 13 bâtiments religieux avaient été endommagés ou détruits.

Plusieurs violences

Vendredi, un groupe de journalistes birmans a été menacé par des moines bouddhistes et des jeunes hommes armés de couteaux et de bâtons, qui les ont forcés à remettre les cartes mémoire de leurs appareils photos. La plupart ont quitté la ville.

Le chef de l'Etat, l'ancien général Thein Sein, crédité du mouvement de réformes qui a emporté le pays dans un tourbillon d'espoir depuis deux ans, a estimé que l'aide des militaires était devenue nécessaire pour ramener la sécurité.

Une commission d'enquête a aussi été mise en place pour établir les causes de cette flambée subite de violences dans une bourgade habituellement paisible. (ats)

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