Produits végétauxMême les véganes n’ont pas peur des «traces» animales possibles
Des produits labellisés véganes «peuvent» contenir des substances animales. C’est légal et majoritairement accepté par les personnes qui refusent l’exploitation des animaux.
- par
- Yannick Weber

Le label «V» est compatible avec d’infimes quantités de produits animaux arrivés là de façon non délibérée.
«Pas mal, les nouveaux lardons véganes de la Migros.» Un lecteur a été interpellé en faisant ses courses en lisant que les lardons végétaux proposés dans le supermarché «peuvent contenir des traces d’œuf, lait, poisson, crustacés». Et pourtant, rien de problématique. En Suisse et dans l’UE, la loi autorise à écrire «vegan» sur un article qui «peut» contenir des produits animaux.
La mention est là en priorité pour les personnes ayant des allergies. Les «traces» portent bien leur nom: dans les cas où il y en aurait, elles n’apparaîtraient qu’en infimes quantités (lire encadré). En réalité, ces «traces» signifient seulement que les produits ont été fabriqués dans une usine qui produit aussi des articles contenant, ou étant à base de lait, d’œufs ou de poisson.
Pas d’animaux tués pour les substituts
L’association Swissveg, qui a créé le label «V» («Vegan») reconnaissable à son pictogramme, confirme que la situation est conforme aux exigences. Aucun produit animal ne doit être «délibérément» ajouté à un produit labellisé. «Malheureusement, l’introduction involontaire de produits d’origine animale dans la production industrielle est techniquement inévitable, et ce malgré toutes les précautions prises par les entreprises», dit l’association.
Selon Swissveg, les personnes véganes sont pour la plupart «conscientes de cette situation et achètent les produits labellisés indépendamment des traces potentielles». Une des raisons en est que si ces «traces» apparaissent involontairement, elles n’auront, en effet, pas contribué «à une exploitation accrue des animaux, à une dégradation de l’environnement ou à un gaspillage de ressources».
«Contaminations infimes», sinon rien
Une certaine marge est tolérée: selon Swissveg, «la contamination totale par tous les ingrédients animaux vérifiables dans le produit fini ne doit pas excéder 0,1% (un gramme par kilo)». Des exigences plus strictes pourraient sonner le glas de la popularité de ces substituts végétaux. «Si l’on tenait compte de toutes les traces éventuelles, il n’y aurait plus guère de produits véganes (industriels) disponibles sur le marché», estime Swissveg. «Il faudrait construire des ateliers de production séparés uniquement pour ces produits», note l’association. Et pour être rentables, ils devraient produire de gros volumes, ce qui est impossible à garantir pour beaucoup de produits.
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