Agression de Berlusconi«Merci pour ce geste digne d'un héros italien»
De nombreux fans de Massimo Tartaglia, l'agresseur de Silvio Berlusconi, se manifestent sur Facebook. «Qu'il devienne saint tout de suite», proposent-ils sous l'indignation de nombreux autres partisans du «Cavaliere».
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Comme lors de chaque événement de grande ampleur, le site de socialisation Facebook recueille les humeurs contrastées des internautes. Ainsi, dès l'annonce de la récente agression subie par le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, après son meeting à Milan, de nombreux groupes soutenant le geste de l'agresseur ont vu le jour sur le réseau social, dont l'un des premiers intitulé «Que celui qui a agressé Berlusconi devienne rapidement saint».
«Qu'il devienne saint rapidement!»
La page Facebook de Massimo Tartaglia, l'agresseur de Berlusconi, continue à enregistrer une progression du nombre de fans, avec jusqu'à présent près de 55 000 fans inscrits. Et les commentaires postés sur le mur du profil ne sont pas tendres avec le président du Conseil blessé : «Merci Massimo pour nous avoir offert un geste digne d'un héros italien», «Tu as eu le courage de faire ce que de nombreux rêvent de faire… bravo!», ou «Silvio Scarface», sont quelques unes des réactions postées sur la page. Un autre internaute écrit ironiquement: «Massimo honte à toi! La prochaine fois essaie de viser mieux!!! Je me faisais ce genre de bobo quand petit je tombais à vélo». Parmi tous les messages de félicitations et de soutien, la demande de béatification de l'agresseur est l'une des requêtes récurrentes: «santo subito!» («qu'il devienne saint tout de suite!»), clament ainsi de nombreux utilisateurs de Facebook. Les pro-Tartaglia ne sont pas tous italiens. «Eh Massimo! Je te propose une autre cible, mais elle est en France: c'est Sarko! Allez stp!!» écrit ainsi un certain David dans la langue de Molière, visiblement peu satisfait de son président.
Les partisans de Berlusconi réagissent
Mais les réactions anti-berlusconiennes ne plaisent pas à tous le monde et les partisans réagissent dans le même groupe, souvent avec véhémence et de manière vulgaire: «Vous êtes tous des fils de p… bâtards. Ne touchez pas au président Silvio! Communistes de m…, brûlez tous! Allez Silvio, guéris vite!». Car si beaucoup d'internautes se sont réjouit de l'attaque qu'il a subi, Silvio Berlusconi compte néanmoins de nombreux partisans. Ces derniers se servent aussi du réseau social pour apporter leur soutien au président du Conseil italien. Le groupe «Soutenons Silvio Berlusconi contre les fans de Massimo Tartaglia» compte plus de 390 000 membres.
Des chiffres contestés
Mais entre-temps une polémique a éclaté parmi les internautes, rapporte le quotidien La Repubblica. Certains groupes déjà existants auraient en effet simplement changé de nom et seraient ainsi devenus des pages de soutien à Silvio Berlusconi.
Réactions gouvernementales
Le gouvernement quant à lui veut partir à l'attaque pour faire fermer les groupes qui exaltent le geste de l'agresseur. Des premières interventions pourraient être adoptées dès jeudi prochain au Conseil des Ministres. «Hier, le président a risqué d'être gravement blessé, de se faire tuer» a déclaré le ministre de l'Intérieur Roberto Maroni, qui a ajouté: «Nous sommes en train d'évaluer la possibilité de fermer les sites internet qui incitent à la violence». Un avis partagé par le ministre Massimo Ronchi, du parti du Peuple des Libertés. Ce dernier demande la fermeture des sites et des réseaux sociaux «sur lesquels on prône le lâche attentat subi par le président Silvio Berlusconi. C'est scandaleux et moralement inacceptable ce que nous sommes en train de lire depuis quelques heures», a-t-il réagi. Les internautes feront-ils les frais de l'effet Tartaglia, se demande le quotidien transalpin.