Macron appelle Bayrou: «Mes troupes ont fait n'importe quoi…»

Actualisé

Macron appelle Bayrou«Mes troupes ont fait n'importe quoi…»

La présentation de la liste des candidats d'En Marche! aux législatives n'a pas plu à François Bayrou. Les choses sont finalement rentrées dans l'ordre après un coup du fil du président élu.

cga avec agences
par
cga avec agences
Emmanuel Macron et François Bayrou en meeting à Pau le 12 avril.

Emmanuel Macron et François Bayrou en meeting à Pau le 12 avril.

AFP

François Bayrou et Emmanuel Macron ont enterré la hache de guerre. A l'issue d'un bureau exécutif de son parti, le MoDem, M. Bayrou, 65 ans, a annoncé vendredi soir avoir trouvé un projet d'accord «solide et équilibré» avec La République en marche sur les investitures aux législatives, mettant un terme à 24 heures de tension entre les deux alliés.

«On a fait des pas en avant sur des questions extrêmement importantes pour l'avenir de la majorité», a déclaré aux journalistes M. Bayrou. Les équipes du Modem, en contact avec des responsables d'En marche, ont travaillé pendant quatre heures vendredi soir sur cette liste d'investitures qui doit encore être avalisée par le parti d'Emmanuel Macron samedi matin. M. Bayrou s'est montré confiant sur un accord.

François Bayrou croit en un accord

13.05.2017 Le président du MoDem François Bayrou a annoncé avoir trouvé un projet d'accord «solide et équilibré» avec La République en marche! sur les investitures aux législatives de juin. Un bureau exécutif de son parti y a travaillé pendant des heures vendredi soir.

L'hebdomadaire «Le Point» est revenu en détail sur les coulisses de ce psychodrame politique à la sauce française et explique comment les tensions se sont rapidement apaisées.

«Amateurisme»

Lors qu'il découvre la liste des candidats investis par En Marche!, jeudi, le Béarnais fulmine. Il estime qu'Emmanuel Macron n'aurait pas été élu à la présidence de la République sans son soutien et le menace dans «L'Obs»: «il va devoir changer de logique». Dans «Le Monde», il évoque «une incroyable absence de professionnalisme» et de loyauté et regrette «l'amateurisme et les actes mal intentionnés de ceux qui ont mené cette opération.»

Le calcul de François Bayrou est simple: son ralliement avait apporté six points dans les sondages à Emmanuel Macron. Il demande donc que «le président élu lui réserve au moins un quart des investitures, six points étant le quart de vingt-quatre…», détaille «Le Point». Le président du MoDem est d'autant plus surpris qu'il avait déjeuné avec le président élu la veille, mercredi. Les deux s'étaient alors mis d'accord sur l'attribution de 144 circonscriptions (sur les 577) à son parti. «Ma parole est en béton!», aurait même juré Macron.

C'est finalement jeudi en fin d'après-midi, quelques heures après la présentation des candidats d'En Marche! que les tensions se sont apaisées. Rentré à Pau pour «prendre un peu de distance», selon l'hebdomadaire, Bayrou a fini par téléphoner à Emmanuel Macron. Ce dernier aurait fait amende honorable assurant qu'un accord était encore possible: «Mes troupes ont fait n'importe quoi…», aurait-il justifié.

«Tempête dans un verre d'eau»

Benjamin Griveaux, porte-parole du mouvement En Marche!, a affirmé samedi matin que «les choses sont apaisées» dans les relations avec le MoDem. «Des solutions ont été trouvées. Il y avait quelques endroits où il y avait des difficultés mais c'était une tempête dans un verre d'eau», a déclaré M. Griveaux à son arrivée au musée du Quai Branly, où le mouvement d'Emmanuel Macron réunissait ses candidats aux législatives pour une journée destinée à «faire une grande photo de famille» et à «travailler sur la manière de faire campagne».

Une liste d'investitures devait encore être avalisée par le parti d'Emmanuel Macron samedi matin, mais M. Bayrou était optimiste sur la confirmation d'un accord.Pour M. Griveaux, «les 428 candidats investis jeudi n'ont pas bougé, c'est la leçon de ce moment». Il a souligné que la commission nationale d'investiture dirigée par Jean-Paul Delevoye avaliserait l'accord avec le MoDem.

Ton opinion