Saint-GallMeurtre avec une masse: il risque 20 ans de prison
Le procès d'un rentier AI st-gallois qui a assassiné sa belle-mère s'est ouvert ce jeudi. Il risque une peine de 20 ans de prison ainsi que l'internement.
Un paysan st-gallois de 47 ans comparaît jeudi à Uznach (SG) pour avoir assassiné sa belle-mère avec une masse ainsi que blessé son père et le fermier du domaine. Le rentier AI risque une peine de 20 ans de prison ainsi que l'internement, car le risque de récidive est considéré comme important.
Les faits remontent à janvier 2015 et se sont déroulés dans une ferme isolée de Ricken (SG). Le prévenu a d'abord tiré sur le fermier avec son revolver militaire, le blessant au bras. Il a ensuite frappé sa belle-mère et son père de 84 ans avec une masse de huit kilos.
La femme n'a pas survécu, son mari a été grièvement blessé. L'homme avait gardé de lourdes séquelles de ses blessures. Il est décédé une année plus tard d'une maladie sans lien avec le drame.
«Moment de folie»
Devant le tribunal d'arrondissement de See-Gaster à Uznach, le prévenu a avoué les faits. A la question du juge, qui voulait savoir si son intention était de tuer les trois personnes, il n'a pas donné de réponse. «J'étais dans un moment de folie, complètement hors de moi», a-t-il déclaré.
Le Ministère public requiert une peine privative de liberté de 20 ans pour assassinat et tentatives d'assassinats, suivie d'un internement. Le prévenu a agi de manière particulièrement sans scrupule et de sang-froid. Il considérait ses victimes comme des trouble-fête et voulait les éliminer, a dit le procureur.
Selon une expertise, le rentier AI souffre de troubles psychiques. Depuis une transplantation de rein, il connaît un fort changement de personnalité, a expliqué un psychiatre devant le tribunal.
L'homme a une peur maladive de perdre ce rein. «Il ne voit que sa propre souffrance. Le grave acte de violence qu'il a commis ne le préoccupe pas».
Thérapies inefficaces
La psychothérapie que le prévenu suivait déjà avant son acte et celle suivie en prison n'ont servi à rien, a constaté l'expert. Selon lui, d'autres thérapies ne donneront pas plus de résultats.
Le risque de récidive étant grand, le prévenu devrait être interné. C'est également la conclusion de la psychiatre qui l'a suivi en détention préventive. Elle a toutefois recommandé au tribunal de remplacer l'internement par une psychothérapie stationnaire en milieu fermé.
Ferme revendue au père
Le prévenu dirigeait l'exploitation agricole lui-même jusqu'à son opération des reins. Il a ensuite dû revendre le domaine à son père.
Il n'a pas supporté que son père soit en charge de la ferme. Il a essayé de le placer, lui et sa deuxième femme, dans une maison de retraite, afin de pouvoir à nouveau être le chef, a expliqué le procureur. (nxp/ats)