EspagneMilitants antitourisme de plus en plus remuants
Vandalisme, manifs... Le groupe Arran multiplie les actions à Barcelone et désormais dans d'autres villes de la côte méditerranéenne.
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Lafflux de visiteurs tue la vie des quartiers, dénonce le collectif.
La surpopulation touristique est devenue un sujet brûlant à Barcelone – dont les 1,6 million d'habitants voient défiler 32 millions de visiteurs annuels. Depuis 2015, la maire de gauche, Ada Colau, a bien lancé la guerre à Airbnb et décrété un moratoire sur les nouveaux hôtels dans le centre-ville, mais ça ne suffit pas. Cet été, les militants d'extrême gauche d'Arran contra el turismo multiplient les actions.
Le mouvement, qui s'était longtemps cantonné à des tags, s'enhardit. En juillet il a revendiqué le sabotage de vélos en libre-service et le barbouillage du slogan «Le tourisme tue les quartiers» en travers d'un autocar. «C'est une manière de protester aussi légitime que les manifestations», s'est justifiée une porte-parole. Au moins sept hôtels ont déclaré des déprédations attribuées au collectif, rapporte «El País».
Émules
Proche de la gauche anticapitaliste et indépendantiste catalane, Arran dénonce pêle-mêle la disparition des commerces de proximité, la hausse des loyers et l'exploitation des travailleurs dans le secteur touristique.
Le groupe a fait des émules au Pays Basque et a essaimé récemment à Valence et à Majorque. A Palma, le 22 juillet, des militants ont déboulé sur la terrasse d'un restaurant, allumant des fumigènes et jetant des confettis parmi les clients. L'opposition conservatrice dans l'archipel a exprimé son «rejet total» face à ces «attaques» en période de haute saison. «Protester contre le tourisme ne peut passer par l'intimidation ou le vandalisme», a tweeté pour sa part Ada Colau.