GenèveMobilisation contre les féminicides
Selon l'ONU, plus d'un tiers de la population féminine est victime de violences sexuelles et physiques. Une brochette de personnalités se mobilise pour dénoncer ces violences.
L'ex-procureure Carla del Ponte, la Haut Commissaire Navi Pillay, Fabiola Gianoti, physicienne au CERN, la conseillère nationale Ada Marra (PS/VD), la skieuse Lara Gut, Ellen Ringier, épouse de l'éditeur zurichois, la chanteuse Petula Clark, Doris Schopper, membre du CICR, ou encore l'actrice italienne Maria Grazia Cucinotta et l'écrivaine Mimma Viglezio ont été, entre autres, d'accord de prêter leur voix pour dénoncer ce fléau.
«Le viol est une arme de guerre. En Syrie, les femmes souffrent d'une manière incroyable», a affirmé à la presse Carla del Ponte, en expliquant sa motivation. Comme procureure des tribunaux internationaux, elle a été confrontée à de nombreux cas de violences contre les femmes, a-t-elle confié.
Dans toutes les cultures
Au total, 19 personnalités doivent prendre la parole mercredi soir au Palais des Nations dans un spectacle conçu par Serena Dandini et Maura Misiti: «Blessées à mort». Les monologues puisent dans les faits divers et les enquêtes judiciaires, récits posthumes et imaginaires de femmes qui ont perdu la vie suite à des actes de violence commis par des maris, des compagnons, des pères ou des frères.
«Les violences domestiques existent dans le monde entier, dans toutes les cultures, dans les pays pauvres comme dans les pays riches», a déclaré Serena Dandini. Selon une étude de la Commission européenne, 33 femmes sur cent sont victimes de telles violences dans les 28 pays de l'Union européenne.
Derrière les volets fermés
«Derrière les volets fermés des maisons se cache une souffrance silencieuse et l'homicide n'est jamais que la pointe de l'iceberg d'un parcours semé d'abus. C'est un massacre familial qui remplit les pages des faits divers», a déclaré Serena Dandini.
«Le but est de sensibiliser l'opinion publique et de renforcer la prévention. Il faut lutter contre les stéréotypes et les racines de cette violence», a affirmé pour sa part Maura Misiti, chercheuse au Centre italien de la recherche. En Italie, une femme est tuée tous les trois jours dans ce contexte.
La manifestation est soutenue par les ambassades d'Italie et de Suisse et l'Institut culturel italien de Zurich. Elle s'est déjà déroulée au siège de l'ONU à New York, à Washington, Bruxelles et Londres, avant d'être organisée à Strasbourg, Paris et Istanbul cette année. (ats)