EgypteMohamed Morsi de retour au palais présidentiel
Le président égyptien a regagné mercredi le palais qu'il avait dû quitter la veille sous la pression de ses opposants.
Le chef de l'Etat égyptien Mohamed Morsi a repris mercredi ses activités au palais présidentiel qu'il avait été contraint de quitter mardi sous la pression de plusieurs milliers de manifestants, a indiqué un responsable du palais.
Des centaines d'opposants au président égyptien Mohamed Morsi encerclaient mercredi le palais présidentiel au Caire devant lequel ils ont passé la nuit. Ils exigent toujours qu'il retire un décret élargissant ses pouvoirs et protestent contre un projet controversé de Constitution.
«Dégage» lançaient des manifestants au président, après que des dizaines de milliers de personnes ont assiégé la présidence mardi soir, ce qui ne s'était jamais produit même pendant la révolution qui avait renversé Hosni Moubarak en 2011.
«Avertissement final»
A l'aube, des marchants ambulants s'installaient autour du palais d'Itihadiya, dans le quartier aisé d'Héliopolis, dont les murs ont été recouverts de graffitis anti-Morsi. «Avertissement final, la présidence assiégée» titrait le quotidien «Al-Chourouq», tandis que la journal indépendant «Al-Watan» a évoqué une «Révolution sur le palier du président».
Des centaines d'autres opposants à M. Morsi ont passé la nuit sur la place Tahrir, sous des dizaines de tentes érigées il y a près de deux semaines. Des militants ont lancé un appel via les réseaux sociaux pour récupérer des couvertures et de la nourriture afin de soutenir les protestataires qui ont affirmé qu'ils ne quitteraient pas les lieux tant que M. Morsi n'aura pas renoncé à ses pouvoirs élargis par le décret du 22 novembre.
Premier président islamiste
Les manifestations de mardi sont les plus importantes d'une série de mobilisations contre M. Morsi, le premier président islamiste du pays, qui a notamment mis ses décisions et la commission chargée de rédiger la future Constitution à l'abri de tout recours en justice.
Le projet de Loi fondamentale, adopté en toute hâte par la commission constituante dominée par les islamistes, est accusé de ne pas protéger certains droits fondamentaux, dont la liberté d'expression, et d'ouvrir la porte à une application plus stricte de la loi islamique. (ats/ap)