Otage français au Sahel «Mon dernier espoir repose sur vous M. Hollande»
L'otage français Denis Allex déclare dans une nouvelle vidéo que sa vie dépend du président François Hollande, trois ans après son enlèvement en Somalie.

Denis Allex dit «compter sur le président».
«Monsieur le président, je suis toujours en vie, mais jusqu'à quand? Cela dépendra de vous», déclare Denis Allex dans cet enregistrement attribué aux Mouvement des Shabaab al-Mujahideen (Mouvement des jeunes moudjahidine) par le centre américain de surveillance des sites islamistes .
Des vérifications étaient en cours vendredi pour tenter d'authentifier le message, a-t-on déclaré au ministère des Affaires étrangères, interrogé par l'agence de presse Sipa.
Enlevé en juillet 2009
Denis Allex précise que l'enregistrement a été réalisé «en ce mois de juillet 2012, trois ans après mon enlèvement, trois ans loin de ma famille et de ma femme, de mes enfants, trois ans dans la solitude».
L'otage est filmé en gros plan fixe, des épaules au front, sur un fond rouge foncé. Il apparaît amaigri, fatigué, les yeux cernés, portant moustache et collier de barbe ainsi qu'une tunique verte. Il lit visiblement, d'un air las, une déclaration écrite d'environ quatre minutes, dont certaines formules sont maladroites.
Cet agent de sécurité avait été enlevé le 14 juillet 2009 alors qu'il se trouvait à Mogadiscio pour former les forces gouvernementales somaliennes. Un collègue fait prisonnier avec lui avait échappé aux ravisseurs un mois plus tard.
Six Français détenus dans la région du Sahel
«M. le président, moi et les autres otages qui étaient retenus de par le monde sommes les victimes de la mauvaise politique de la France vis-à-vis des musulmans en France et à l'extérieur de la France», déclare Denis Allex dans la vidéo, en lisant son texte. «Sans cette politique de haine vis-à-vis des musulmans et de l'islam, je ne serais pas otage aujourd'hui», ajoute-t-il. «Ce qui m'a permis de tenir est la pensée que mon gouvernement travaille sans relâche pour ma libération mais cet espoir s'évapore de jour en jour.»
«Mon dernier espoir repose sur vous, M. le président (...) La porte des négociations est toujours ouverte si vous faites preuve de sincérité et d'ouverture», poursuit Denis Allex.
«M. le président, je suis toujours en vie mais jusqu'à quand? Cela dépendra de vous. Si vous ne parvenez pas à un arrangement afin de ma libération, je crains que ce message sera le dernier que je vous envoie. Ma vie dépend de vous», lit encore l'agent français, concluant: «Je compte sur vous et j'espère bientôt vous serrer la main à l'aéroport de Paris et vous remercier pour votre aide.»
(ap)