Bouclier antimissile: Moscou accepte de coopérer avec l'OTAN

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Bouclier antimissileMoscou accepte de coopérer avec l'OTAN

La Russie a accepté samedi de coopérer au bouclier antimissile de l'OTAN. Moscou a également accepté de renforcer son aide à l'Alliance en Afghanistan

«Tout d'abord et surtout, nous allons faire ensemble davantage pour aider l'Afghanistan», a souligné Le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen à l'issue d'un sommet OTAN-Russie, le premier depuis plus de deux ans.

Ensuite, «je suis heureux que le président Dmitri Medevedev ait accepté notre proposition» de travailler avec l'OTAN sur le système de défense antimissile protégeant les populations dont les alliés occidentaux ont décidé vendredi de se doter.

L'OTAN et la Russie ne constituent pas «une menace l'une pour l'autre», a-t-il lancé, saluant l'événement comme un «tournant» dans les relations en dents de scie des deux anciens adversaires de la Guerre froide.

«Approfondir les relations»

M. Rasmussen a affirmé que la sécurité de l'Alliance atlantique et de son ancien adversaire était désormais «indivisible».

M. Rasmussen a annoncé devant les 29 participants, dont le président américain Barack Obama et son homologue russe Dmitri Medvedev, un accord avec la Russie améliorant le transit ferroviaire d'équipements destinés aux troupes de l'OTAN en Afghanistan via le territoire russe et des Républiques d'Asie centrale.

«Le temps est venu d'approfondir nos relations par le biais de notre partenariat», a estimé le secrétaire général de l'OTAN. Il a ajouté que les 29 pays du Conseil OTAN-Russie pouvaient faire beaucoup pour la sécurité internationale à condition d'«agir ensemble».

Le dernier sommet OTAN-Russie s'était tenu à Bucarest en avril 2008. Mais la guerre russo-géorgienne d'août de la même année avait provoqué le gel de la coopération entre l'alliance occidentale et Moscou, avant que les deux parties ne s'entendent pour la relancer en 2009.

«Date historique»

La chancelière allemande Angela Merkel a jugé «historique» le rapprochement entre l'Otan et la Russie.

La chancelière allemande Angela Merkel a jugé «historique» le rapprochement entre l'Otan et la Russie.

«Un ancien adversaire militaire devient à présent clairement un partenaire. C'est un tournant dans la coopération qu'on peut qualifier d'historique», a estimé la chancelière allemande au deuxième jour du sommet de Lisbonne.

Cette coopération avec Moscou «fera date pour l'Otan», a-t-elle précisé.

«Bien sûr qu'il reste encore un long chemin devant nous, pour instaurer la sécurité avec la Russie. Mais que l'on s'engage sur cette voie est d'une importance extraordinaire», a-t-elle ajouté.

Les 28 dirigeants de l'Otan doivent rencontrer samedi après-midi à Lisbonne le président russe Dmitri Medvedev pour leur premier sommet depuis avril 2008. La guerre russo-géorgienne d'août 2008 avait jeté un froid dans leurs relations.

Vendredi, ils ont adopté la stratégie de l'Otan pour les dix ans à venir, dans lequel ils stipulent qu'ils vont demander à la Russie de coopérer dans le domaine de la défense antimissile.

Sans aller jusqu'à développer en commun un bouclier antimissile, les deux partenaires envisagent de relier leurs systèmes respectifs et de développer un système d'alertes mutuelles en cas d'attaques de missiles extérieures.

Outre la défense antimissile, l'Afghanistan sera aussi à l'ordre du jour du sommet Otan-Russie de samedi.

La Russie va élargir les droits de transit accordés à l'Otan pour l'acheminement par voie ferroviaire d'équipements destinés à la force internationale en Afghanistan, l'Isaf. Désormais, les trains pourront aussi remporter du matériel au retour et non plus seulement à l'aller.

(ats/afp)

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