Ligue des championsMourinho veut «voir Moratti pleurer de joie»
José Mourinho, l'entraîneur de l'Inter Milan, espère offrir à son président Massimo Moratti la victoire en Ligue des champions qui hante ses rêves.
Mais il faut d'abord battre le Bayern Munich de son ancien mentor, le «fantastique» Louis van Gaal.
Que vous a appris votre adversaire, Louis van Gaal, quand vous étiez son adjoint à Barcelone?
José Mourinho. J'ai beaucoup appris de lui pendant les trois ans où nous avons travaillé ensemble. Nos maisons n'étaient séparées que de 50 mètres, dans la même rue, nous travaillions énormément. Il m'a surtout laissé quelque chose: il a été franc, il m'a dit qu'il fallait travailler comme un chien, et je l'ai fait, toujours avec plaisir. Je n'ai que des souvenirs merveilleux de notre collaboration, je n'ai rien oublié. Il était fantastique.
L'un de vous deux rejoindra Ernst Happel et Ottmar Hitzfeld, les seuls coaches à avoir gagné la C1 avec deux clubs différents, lequel?
Celui qui ne le fera pas demain le fera une autre fois, tous deux nous rejoindrons ce club. Je l'ai croisé il y a quelques minutes, il est en grande forme, et moi aussi.
Il a dit que vous pratiquiez un jeu défensif...
On dirait qu'il n'a pas vu l'Inter-Barça de l'aller (3-1, ndlr) mais juste le Barcelone-Inter (1-0)... Je sais ce qu'il veut (que l'Inter attaque et se découvre, ndlr), je ne vais pas le lui donner!
Sentez-vous monter la pression?
Pas du tout, la pression je la sentirai demain (samedi). Je sais comment je me sens le jour du match, je me connais bien. Mon coeur se mettra à battre un peu plus vite, ma température va monter doucement... Il y a plein de matches importants, ce n'est pas un drame. Bien sûr il y a beaucoup d'émotion, c'est affreux pour le perdant, mais il faut rester calme. Si un joueur n'a pas la capacité de s'extraire du contexte, il ne peut pas s'exprimer à un si haut niveau.
Mais l'Inter attend de gagner à nouveau la C1 depuis 45 ans, cela augmente la pression, non?
Pour les supporters de l'Inter, c'est différent. Beaucoup n'étaient pas de ce monde quand l'Inter l'a gagnée. L'Inter a une histoire pleine de succès, mais qui remonte à loin. Le président Massimo Moratti est un homme formidable, je le remercie de m'avoir engagé, je serai très heureux de le voir pleurer de joie samedi, et que sa photo avec la coupe rejoigne à Appiano Gentile (centre d'entraînement, ndlr) celle de son père (qui l'a gagnée en 1964 et 1965). J'aimerais vraiment apporter ma modeste contribution à ce bonheur.
Pourriez-vous passer la saison prochaine dans ce stade?
En ce qui concerne le Real Madrid, ce qui se dit et ne se dit pas, ce n'est pas un problème pour moi, je ne pense qu'au match de demain. Vous ne pensez toujours qu'au prochain match, même si c'est en Coupe d'Italie contre Livourne. Là, oui, c'est le dernier match, celui qui va vous couronner ou non, mais après, c'est une nouvelle vie pour tout le monde, pas seulement pour moi, vacances à la montagne ou à la mer, dans le même club ou pas...
(ats)