IsraëlNetanyahu entendu par la police pour corruption
Le premier ministre israélien est soupçonné d'être lié à plusieurs affaires de corruption dont une avec l'instance de régulation des télécommunications.

Benjamin Netanyahu poursuivi par la justice.
Le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu a été entendu vendredi pour la première fois par la police dans le cadre d'une enquête pour corruption présumée. Celle-ci implique la société Bezeq, principal opérateur des télécommunications israélien.
Plusieurs affaires de corruption
La police soupçonne les propriétaires de Bezeq Telecom d'avoir publié des articles favorables au couple Netanyahu sur le site d'informations qu'ils contrôlent en échange de faveurs de la part de l'instance de régulation des télécommunications.
Les policiers comptaient aussi recueillir de M. Netanyahu son témoignage dans une autre affaire, portant sur des soupçons de corruption autour de la vente par l'Allemagne à Israël de trois sous-marins de guerre du géant industriel ThyssenKrupp, selon les médias.
Benjamin Netanyahu, aussi soupçonné dans deux autres affaires de corruption, nie toute malversation. Il a de nouveau clamé son innoncence vendredi à l'issue de son interrogatoire, avant de déclarer dans une vidéo sur Facebook: «Je suis sûr qu'il ne se passera rien et je veux dire à des millions d'Israéliens que le soutien extraordinaire apporté à moi-même, ma femme et ma famille me réchauffe le coeur».
Au pouvoir depuis 2009 et ayant passé au total 12 ans à la tête du gouvernement depuis 1996, il affirme que ces procédures judiciaires sont une «chasse aux sorcières». Benjamin Netanyahu a par ailleurs déjà annoncé qu'il briguera un cinquième mandat en 2019.
Sara Netanyahu aussi interrogée
Un porte-parole de la police a indiqué que les Netanyahu avaient été entendus pendant plusieurs heures - cinq heures selon les médias - sans en préciser les détails. Mais il a refusé de dire s'ils avaient été interrogés en qualité de suspects ou de témoins.
Toujours selon les médias israéliens, les policiers ont recueilli leurs dépositions sur leurs relations avec l'homme d'affaires Shaul Elovitch, principal actionnaire de Bezeq.
Les enquêteurs se sont présentés vendredi matin dans deux voitures devant la résidence du premier ministre dans le quartier de Rehavia à Jérusalem, selon un journaliste de l'AFP. Une dizaine de cameramen et de photographes attendaient leur venue. Au même moment, Sara Netanyahu était sur la sellette à Lod, à une quinzaine de km de Tel-Aviv, dans les bureaux de Lahav 443, le FBI israélien.
Eléments embarrassants
L'affaire Bezeq, ou «dossier 4000», ouvert en 2017, a éclaté le 18 février dernier dans toute sa dangerosité pour le premier ministre, avec l'arrestation de Shaul Elovitch, principal actionnaire de Bezeq, et de six autres personnes, dont deux proches collaborateurs de M. Netanyahu. C'est l'une des au moins six enquêtes qui concernent directement ou indirectement le premier ministre qui détenait jusqu'en 2017 également le portefeuille des communications.
Si M. Netanyahu n'est encore formellement mis en cause dans aucune affaire, la police a recommandé le 13 février son inculpation dans deux d'entre elles, et resserré l'étau sur son entourage.
Les policiers sont en possession d'éléments très embarrassants, comme des enregistrements de conversations entre M. Elovitch et le chef de Walla, le site d'informations de Bezeq, ou des textos envoyés par Mme Netanyahu à l'épouse de M. Elovitch, selon la presse.
M. Elovitch et un autre proche collaborateur des Netanyahu, leur ancien porte-parole personnel Nir Hefetz, sont toujours détenus. Les policiers les ont à nouveau interrogés séparément et parallèlement à Mme Netanyahu à Lod vendredi, a rapporté la radio publique israélienne. La radio militaire a, elle, fait état de l'arrestation d'un ex-responsable du ministère des communications, sans le nommer. (nxp/ats)