Vaud: Neuf ans de réclusion pour le meurtre de sa compagne

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VaudNeuf ans de réclusion pour le meurtre de sa compagne

L'individu qui avait étranglé son amie en 2014 a été reconnu coupable et écope de prison pour un crime au «mode d'exécution abject».

La victime avait 25 ans au moment de son décès, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2014 à Morges (VD). (photo: dr)

La victime avait 25 ans au moment de son décès, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2014 à Morges (VD). (photo: dr)

photo: Kein Anbieter

Le Tribunal criminel de Nyon (VD) a condamné lundi à neuf ans de réclusion l'homme qui a étranglé sa compagne en octobre 2014 à Morges. Il devra suivre en prison un traitement pour ses troubles de la personnalité et son addiction à l'alcool.

La Cour l'a reconnu coupable de meurtre et a estimé que sa culpabilité est extrêmement lourde. Ce cuisinier de 33 ans a tué par jalousie, pour des mobiles futiles. Il ne supportait pas que son amie lui ait menti: la jeune femme de 25 ans ne lui avait pas dit qu'elle voyait ce soir-là son ex-ami.

Sang-froid effrayant

Pour le tribunal, le mode d'exécution est «abject, car l'étranglement implique un acharnement certain». Après le meurtre, le prévenu a fait preuve d'un «sang froid effrayant», s'endormant dans l'appartement de sa victime, a relevé la présidente. Il finira par s'enfuir par la fenêtre au petit matin.

Le prévenu a ensuite jeté le téléphone portable de la jeune femme dans le lac, et lui a envoyé deux SMS pour donner le change. Dans un premier temps, «il était prêt à tout pour sauver sa peau et n'était guère rongé par les remords. Son attitude fait froid dans le dos», a déclaré la présidente.

A sa décharge, le tribunal a retenu ses aveux, arrivés plus tard, ses excuses et sa prise de conscience. Surtout, la Cour a tenu compte de l'expertise psychiatrique qui a conclu à une diminution moyenne de sa responsabilité pénale. En raison de sa dépendance à l'alcool et de ses troubles de la personnalité, le trentenaire n'avait pas la pleine capacité d'apprécier le caractère illicite de son acte, ont estimé les spécialistes.

Soigné en milieu carcéral

Pour la défense comme pour l'accusation, un traitement s'impose. Restait à savoir sous quelle forme: la Cour a estimé qu'un traitement ambulatoire en prison était nécessaire, compte tenu du risque élevé de récidive. Il a écarté la possibilité de soins en institution, ces établissements étant des structures ouvertes, qui permettent rapidement des sorties. «La protection de la sécurité publique s'oppose à ce type de solution», a dit la présidente.

Le Ministère public avait requis 12 ans de réclusion. A l'issue de l'audience, le procureur souhaitait lire les considérants avant de décider d'un éventuel recours. «Nous prenons acte de cette décision. Les parents ont besoin de tourner la page et de se reconstruire», a déclaré pour sa part Me Patrick Mangold, avocat de la famille.

Le corps de la jeune femme avait été retrouvé dans son appartement, au coeur de Morges, le 4 novembre 2014. Elle avait été tuée quelques jours auparavant par son compagnon. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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