DéconfinementIl faudra décliner son identité pour manger
GastroSuisse vient de transmettre à ses membres son concept de protection sanito-sécuritaire pour la réouverture des établissements de restauration. Il faudra donner son nom pour être traçable.
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- pac/gma/lfe
Dès le 11 mai, il sera de nouveau possible de se sustenter dans les restaurants et certains bars. Mais uniquement sous certaines conditions. Le Conseil fédéral avait déjà stipulé qu’aucun client ne peut consommer debout, qu’une table ne pourra pas accueillir plus de quatre clients (à l’exception des familles avec enfants), et qu’une distance de deux mètres ou une cloison doit séparer les différentes tablées.
GastroSuisse a communiqué mardi à ses membres son concept de protection qui devra s’appliquer à l’ensemble du secteur. Parmi celles-ci: la nécessité pour les clients de fournir leur prénom, leur nom et leur numéro de téléphone. Le restaurateur devra aussi noter la date et l’heure de la visite de chaque convive. Le restaurateur devra aussi noter la date et l’heure de la visite des convives, ainsi que le numéro de la table occupée. L'établissement conservera les données pendant 14 jours et les détruira ensuite intégralement. Il s’agit ainsi d’assurer le traçage en cas de contamination au coronavirus. «Les gens qui se réjouissent de se rendre au restaurant sont prêts à fournir ces informations», estime Casimir Platzer, président de GastroSuisse, interviewé par «Blick».
En outre, les clients devront pouvoir se nettoyer les mains à l'eau et au savon ou avec un désinfectant lorsqu'ils entrent dans l'établissement. Le tenancier s'assurera aussi que les groupes de clients ne se mélangent pas.
Protéger l'économie et la santé
«On ne s'attendait pas à devoir garder les noms 14 jours pour le médecin cantonal mais nous le ferons, bien-sûr, analyse le président de la société genevoise des cafetiers-restaurateurs, Laurent Terlinchamp. Hors-période spéciale j'aurais trouvé ça inadmissible mais là, il nous faut protéger l'économie et la santé». Si le client me donne un faux nom? «Il ne me semble pas qu'on me demande de jouer au détective. Ils auront des fiches sur les tables pour noter leurs noms et leurs numéros». Et de se demander pourquoi la même demande n’a pas été faite aux transports? «On met plus de temps à faire Genève-Zurich qu’à finir un plat du jour...»
Une distance minimale de 2 mètres est vivement recommandée durant le service entre la clientèle et le personnel: «L'établissement devrait examiner la mise en place de mesures organisationnelles pour garantir le respect de cette distance minimale (par exemple, tables ou chariots de service, stations de ramassage, service au comptoir)», précise GastroSuisse. Des règles sont également édictées concernant le travail en cuisine et la livraison des produits. «Dans la mesure du possible, une distance de deux mètres doit être maintenue, explique Casimir Platzer. Si cela n’est pas possible, un masque doit être porté.» Ce dernier est conscient qu’il existe des restaurateurs qui auront du mal à répondre à toutes ces exigences. Mais la grande majorité se réjouit de pouvoir rouvrir.
Le Conseil fédéral prendra connaissance de ce concept de protection lors de sa séance du 8 mai.
Fribourg précise ses conditions
Le Canton de Fribourg a présenté mardi ses mesures. En gros, tous les établissements publics pourront rouvrir, à l'exception des discothèques et des établissements ou buvettes dépendant par exemple d'infrastructures sportives restant fermées.
«Ce ne sera pas facile», a admis Muriel Hauser, présidente de GastroFribourg, mentionnant le cas de son établissement, où seules 18 places pourront être exploitables. Le catalogue des recommandations d'hygiène est épais, d'où l'incertitude planant sur la motivation des clients à revenir boire un verre ou manger un morceau dans les restaurants. Les contrôles seront au rendez-vous, a relevé le conseiller d’Étar Maurice Ropraz, dans l'état d'esprit en vigueur depuis deux mois avec le respect des mesures barrière.