VaudNon, cette vidéo de lionne n’a pas été tournée à Epalinges
Après l’alerte pour le moins insolite concernant un lion en liberté aperçu sur les hauts de Lausanne, on fait le tour du vrai et du faux. La police, elle, continue les recherches et une école du quartier a pris des mesures.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les forces de l’ordre ne prennent pas les choses à la légère: au lendemain du signalement d’un félin sauvage aperçu dans un jardin à Epalinges, sur les hauts de Lausanne, les recherches sont toujours en cours, confirme la police. Si d’aucuns penchent pour la confusion avec un gros chien, comme pourraient le laisser penser certains éléments glanés sur place, le directeur du zoo de Servion confirmait bien jeudi que la photo laissait penser à un félin sauvage.
Malgré la proximité du signalement avec la date sournoise du 1er avril, «le témoignage de la personne qui nous a alerté a été jugé suffisamment crédible pour être pris au sérieux», assure la porte-parole de la gendarmerie vaudoise Florence Frei. Qui précise toutefois qu’il s’agit du seul témoignage solide reçu depuis le début de l’affaire. Par mesure de précaution, l’école d’Epalinges a décidé de garder les élèves à l’intérieur du bâtiment pendant la récréation.
Une fake news peut coûter cher
Pendant ce temps, les réseaux sociaux se sont emballés et certains ont tenté de surfer sur la vague. Un internaute a notamment publié une vidéo sur Tiktok montrant une lionne marchant le long d’une route. La vidéo est rapidement devenue virale.

Attention toutefois: comme l’ont rapidement remarqué nombre d’internautes, cette vidéo n’a pas été tournée à Epalinges. On y voit notamment un panneau de circulation qui n’est clairement pas suisse.

Le panneau visible, à gauche, ne ressemble pas au panneau suisse (à droite). Le pied du panneau n’est pas non plus standard en Suisse.
«Nous n’apportons aucun crédit à cette vidéo, qui n’a clairement pas été tournée chez nous, réagit en effet, Florence Frei. Toutefois, nous gardons dans notre dossier ce type d’images trompeuses. Il est encore trop tôt pour dire ce que nous allons en faire, les dénoncer ou non au ministère public.»
Le risque est cependant bien réel pour qui colporterait volontairement de telles fausses informations. Deux infractions pourraient s’appliquer à une telle situation, rappelle Maëlle Roulet, avocate spécialiste des questions numériques: «Menace alarmant la population» et «fausse alerte», qui s’applique spécifiquement à un faux signalement aux services d’urgences. Toutes deux sont passibles d’une peine pécuniaire ou au maximum de 3 ans de prison. «Dans les faits, en l’absence d’antécédent, on s’acheminerait davantage vers des jours-amende avec sursis», tempère-t-elle. C’est notamment ce que risquent les responsables d’alertes à la bombe répétées dans plusieurs écoles vaudoises l’an dernier.