France: Nonante-cinq manifestants interpellés et 67 policiers blessés

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FranceNonante-cinq manifestants interpellés et 67 policiers blessés

Des dizaines de blessés sont à déplorer parmi les forces de l’ordre qui sécurisaient les différents mouvements contestataires dans plusieurs villes hexagonales samedi.

Paris, 5 décembre 2020.

Paris, 5 décembre 2020.

AFP

Un total de 95 personnes ont été interpellées samedi en France lors des manifestations contre la loi Sécurité globale, parfois émaillées de violents incidents qui ont fait 67 blessées parmi les forces de l’ordre, selon un «bilan définitif» indiqué dimanche par Gérald Darmanin.

À Paris, où les violences et les dégradations ont été les plus fortes, 48 policiers et gendarmes ont été blessés, a précisé le ministre de l’Intérieur sur Twitter. Un sapeur-pompier a également été blessé dans la capitale par des jets de projectiles selon une source policière.

Vingt-cinq personnes, dont deux mineurs, ont été placées en garde à vue à Paris, a indiqué le parquet. La majorité des gardés à vue le sont pour «participation à un groupement formé en vue de la commission de violences», a-t-on précisé de même source, selon un bilan établi à minuit.

Une personne est entendue pour «violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique», a ajouté le parquet. À Nantes, où des violences ont également été commises, quatre policiers et un gendarme ont été blessés, dont l’un par un cocktail molotov, selon un bilan communiqué par la préfecture de Loire-Atlantique.

Près de 100 rassemblements

Avec pour mots d’ordre la défense des droits sociaux et celle des libertés, les quelque 90 rassemblements organisés en France ont réuni 52’350 personnes, selon le ministère de l'Intérieur. Mais à Paris, la manifestation a reproduit un scénario bien connu depuis quelques années: voitures brûlées, banques et agences immobilières vandalisées, policiers et gendarmes noyés sous une pluie de projectiles.

Le cortège s’est très rapidement disloqué avec l’irruption en amont d’un groupe de «400 à 500 éléments radicaux», selon une source policière, formant un «black bloc» – pour l’essentiel de membres de l’ultra-gauche mais aussi de manifestants «lambda». Les adeptes de cette méthode de guérilla urbaine infiltrent les cortèges et s’habillent de noir en un trait de temps pour former un «cortège de tête».

Ils mènent des actions-éclair, par petits groupes très mobiles, et commettent des exactions contre des symboles du capitalisme, comme les agences bancaires ou d’assurance, avant de s’évaporer aussi vite qu’ils sont apparus, rendant difficile leur interpellation.

«Lourdement blessés»

«Aujourd’hui encore, ce sont des policiers qui sont lourdement blessés, brûlés par des engins incendiaires aux mains et au visage», a dénoncé dans un communiqué Arnaud Bernard, un des responsables du syndicat de police Alliance, classé à droite. «Étrangement aucun bien-pensant ni donneur de leçons ne s’exprime sur les violences faites à l’encontre des forces de l’ordre», a-t-il ajouté.

Il faisait allusion au débat qui agite la France sur les violences policières après deux affaires fin novembre qui ont provoqué une onde de choc: le passage à tabac d’un producteur de musique noir – pour lequel 3 policiers ont été inculpés – et l’évacuation brutale d’un camp de migrants à Paris.

(ATS/NXP)

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