CFF: «Nous avons assez de conducteurs»

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CFF«Nous avons assez de conducteurs»

Un train a déjà été supprimé pour manque de conducteur. Entre sous-effectif et mauvaise planification, les CFF se défendent.

Les CFF assurent disposer d'assez de conducteurs. Pourtant, ceux-ci se plaignent de l'augmentation des heures supplémentaires.

Les CFF assurent disposer d'assez de conducteurs. Pourtant, ceux-ci se plaignent de l'augmentation des heures supplémentaires.

Vendredi passé, un train a été supprimé entre Lausanne et Vallorbe (VD). En raison d'une erreur de planification, expliquent les CFF. Les conducteurs de locomotive, de leur côté, se plaignent d'un sous-effectif et d'une accumulation d'heures supplémentaires.

La suppression de ce trajet «résultait d'une erreur de planification du service de répartition des mécaniciens», a indiqué vendredi à l'ATS Jean-Philippe Schmidt, porte-parole des CFF, confirmant une information du «Matin». Selon lui, il n'y a pas de sous-effectif de mécaniciens.

En Suisse romande, pour 2010, le «sous-effectif» représente 2,5 personnes sur un total de 800 mécaniciens, précise-t-il. Et la situation est nettement meilleure que les années précédentes, car l'ex-régie fédérale a formé et engagé plus de 100 mécaniciens en Suisse romande depuis 2007. En août, 11 nouveaux termineront leur formation.

Heures supplémentaires

Les mécaniciens, eux, voient les choses différemment. Nombre d'entre eux dépassent les 150 heures supplémentaires maximales qu'autorise la convention collective de travail (CCT), dénonce Hubert Giger, président central du Syndicat des mécaniciens de locomotive et aspirants (VSLF), interrogé par l'ATS.

Le nombre de mécaniciens engagés dans le trafic voyageurs, soit 2300, est certes suffisant pour faire circuler les trains, mais pas pour permettre de réduire les heures supplémentaires accumulées. Le problème existe depuis Expo.02. Ce litige entre les CFF et les conducteurs de locomotive sera tranché en août par un tribunal arbitral, indique M. Giger.

Face à cette situation, les mécaniciens genevois, sur demande de leur section du VSLF, ont même décidé de ne plus répondre au téléphone lorsque les CFF font appel à eux pour travailler durant un jour de congé. Dans quatre cas, les CFF ont donc envoyé leur demande par courrier recommandé, explique Jean-Philippe Schmidt.

Situation difficile

Le porte-parole admet que la situation est difficile concernant les jours de congé supplémentaires souhaités à court terme par les mécaniciens. Lors d'une telle demande le service de planification doit appeler un autre mécanicien pour savoir s'il est d'accord de supprimer un congé pour remplacer son collègue. Les CFF regrettent la décision des Genevois de ne plus jouer le jeu.

A Genève, le problème se pose avec encore davantage d'acuité, justifie Hubert Giger, car les conducteurs de locomotive doivent en ce moment suivre une formation sur une durée brève pour se familiariser avec les nouvelles rames régionales Domino, qui seront introduites prochainement. «Les membres genevois en ont marre», a dit le président central du VSLF.

Les CFF sont conscients du problème des heures supplémentaires, précise Jean-Philippe Schmidt. Ils ont déjà massivement baissé leur nombre ces dernières années et ils continuent à le faire.

Horizon bouché

Hubert Giger reconnaît pour sa part que les CFF ont fait des efforts en matière de formation, «mais ils arrivent tard et ne sont pas suffisants». Et de souligner que le problème n'est pas près d'être résolu, car ces cinq à dix prochaines années, de nombreux conducteurs de locomotive atteindront l'âge de la retraite, alors que le trafic ferroviaire va continuer à augmenter.

Sur les 2300 mécaniciens engagés pour le trafic voyageurs, environ un tiers sont membres du VSLF, un tiers sont affiliés au Syndicat du personnel des chemins de fer (SEV) et un tiers ne sont pas syndiqués, selon M. Giger.

(ats)

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