FranceNouvelle mobilisation samedi contre la loi Travail
Malgré les modifications apportées en commission parlementaire, les syndicats de salariés, d'étudiants et de lycéens appellent à une nouvelle journée de manifestations.
Des syndicats de salariés, d'étudiants et de lycéens appellent à une nouvelle mobilisation samedi pour obtenir le retrait du projet de réforme du Code du travail. Cela malgré les modifications apportées cette semaine en commission parlementaire.
«Face à l'entêtement du gouvernement à maintenir son projet, la détermination reste intacte et soutenue massivement par l'opinion publique», peut-on lire dans un communiqué de l'intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL. Celle-ci a déjà prévu une nouvelle mobilisation le 28 avril.
La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a pourtant modifié le projet pour tenter d'amadouer l'opposition à la fois des syndicats et des petites et moyennes entreprises.
Protection et souplesse
Les membres de la commission «ont apporté à la fois de nouvelles protections pour les salariés, mais ils ont apporté aussi plus de souplesse en direction des petites entreprises», a dit sur RTL la ministre du Travail Myriam El Khomri.
La commission, qui a achevé jeudi l'examen du projet de loi avant son arrivée en séance plénière le 3 mai, l'a modifié afin d'aider les petites et moyennes entreprises sur la question des licenciements, comme elles le demandaient.
Un référendum sur l'accord d'entreprise devra être signé par des syndicats représentants plus de 50% des salariés aux élections professionnelles. Faute de cette majorité, les syndicats minoritaires (plus de 30% aux élections) auront la possibilité de demander un référendum afin de valider l'accord.
Parmi les autres modifications apportées en commission, la période d'interdiction du licenciement pour les mères de retour d'un congé maternité est portée de quatre à dix semaines.
«Epine dorsale» pas modifiée
Le compte personnel d'activité, qui reprend tous les droits des salariés, a été étendu aux retraités et durera jusqu'au décès. En cas de maladie, l'employeur devra proposer un «emploi» et non plus un «poste» à tout salarié déclaré inapte.
Mais le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a estimé sur Europe 1 que les amendements votés en commission ne modifiaient pas «l'épine dorsale» du texte.
«Cette épine dorsale est d'avoir un Code du travail dans chaque entreprise, c'est ça qui nous fait combattre ce projet», a déclaré Philippe Martinez. «Sur le fond, rien n'a changé.»
Les manifestations de jeunes persistent par ailleurs. Le mouvement Nuit debout essaime au-delà de la place de la République à Paris, où il est installé depuis le 31 mars, dans de grandes villes de province.
Nouvelles propositions prévues
Après les consultations de mercredi entre les organisations de jeunesse et les ministres du Travail, de l'Education nationale et de la Jeunesse, le gouvernement prépare des propositions qui doivent être dévoilées lundi par Manuel Valls à l'occasion d'une nouvelle réunion, cette fois à Matignon.
L'idée d'une allocation financière pour les jeunes diplômés est notamment sur la table. (nxp/ats)