PharmaNovartis inscrit un bénéfice en léger repli en 2013
Le groupe pharmaceutique bâlois a vu son bénéfice net légèrement reculer l'an passé, de 1% à 9,3 milliards de dollars (8,35 milliards de francs). Son chiffre d'affaires a, en revanche, augmenté de 2% au regard de 2012, à 57,9 milliards de dollars.
Les aléas monétaires ont pesé sur les revenus à hauteur de 2 points de pourcentage, en raison principalement de la faiblesse du yen et du recul des devises des marchés émergents vis-à-vis du dollar. A taux de change constants, les ventes ont progressé de 4% et le profit net de 7%, précise la multinationale mercredi.
Quant au résultat opérationnel, il a diminué de 3%, mais augmenté de 5% en monnaies locales, pour s'établir à 10,9 milliards de dollars. Les effets de change l'ont grevé de 8 points de pourcentage.
La performance avoisine les attentes des analystes interrogés par l'agence financière AWP. Ces derniers anticipaient un chiffre d'affaires de 58 milliards de dollars et un résultat opérationnel «core», excluant notamment les amortissements des avoirs intangibles, des frais de dépréciation et des charges d'intégration des acquisitions, de 14,53 milliards (14,5 réalisés).
A la Bourse suisse, la nominative progressait de 0,7% à 71,80 francs, dans un marché SMI en légère hausse en milieu de matinée.
Agréable surprise de la division pharma
L'évolution de la division Pharma a pour sa part positivement surpris. Les revenus ont stagné ( 3% à taux de change constants), à 32,2 milliards de dollars. Le volume des ventes ( 9%) et la hausse des prix ( 1%) ont permis de compenser les effets de la concurrence des génériques, note Novartis.
Dans l'ensemble, l'érosion des ventes due aux génériques s'est montée à 2,2 milliards de dollars. Elle est estimée à 3 milliards cette année.
L'ancien produit phare contre l'hypertension Diovan, en particulier, pâtit de l'impact des génériques, ayant perdu l'exclusivité notamment dans l'Union européenne, aux Etats-Unis et au Canada. Ses ventes ont chuté de 20% l'an passé, à 3,52 milliards de dollars.
La perte des brevets n'est pas sans conséquence sur l'emploi. La semaine passée, la firme a annoncé la suppression de 500 emplois à Bâle dans l'unité Pharma, tout en créant plusieurs centaines, notamment à Nyon (VD) comme divulgué l'an dernier déjà.
Elle biffera également quelque 525 postes aux Etats-Unis, fermant son usine américaine de Suffern, dans l'Etat de New York. Des coupes dévoilées mercredi dernier.
Galvus, nouveau blockbuster
Novartis peut compter, du reste, sur d'autres relais de croissance. A l'instar du traitement vedette Galvus contre le diabète qui a accédé au rang de «blockbuster», générant des revenus annuels de plus de 1 milliard. Ceux-ci ont atteint précisément 1,2 milliard.
D'autres produits de croissance, lancés dès 2008 ou bénéficiant d'une exclusivité jusqu'en 2017 dans les principaux marchés (Union européenne, Etats-Unis, Japon), de même que les marchés émergents ont globalement soutenu les ventes.
Les premiers ont progressé de 15% à 18,1 milliards de dollars, correspondant désormais à 31% du chiffre d'affaires total, contre 28% en 2012. Les seconds ont inscrit une croissance de 10% l'an dernier, à 14,7 milliards. La Chine et la Russie ont enregistré les plus fortes croissances, avec des taux à deux chiffres.
A l'exception de la division pharma, les autres entités ont quelque peu déçu les analystes, Alcon particulièrement. Spécialisé dans les produits ophtalmologiques, ce segment a vu ses revenus augmenter de de 3% à 10,5 milliards de dollars, portés à la fois par l'activité chirurgicale, les médicaments et les lentilles de contact, mais impactés eux aussi par la concurrence accrue des génériques, ceux prescrits contre le glaucome aux Etats-Unis.
Du côté des génériques (Sandoz) justement, le chiffre d'affaires s'est amélioré de 5% à 9,2 milliards de dollars, dopé par une hausse à deux chiffres des ventes au détail de ces médicaments et des biosimilaires en Europe occidentale (hors Allemagne), au Japon et dans les pays émergents.
L'unité Vaccins et Diagnostics a pour sa part généré des recettes de 2 milliards de dollars, en hausse de 7%. Enfin, Consumer Health (traitements sans ordonnance), a renoué avec la croissance, enregistrant une embellie de 9% à 4,1 milliards.
Au chapitre des perspectives, Novartis confirme ses prévisions pour cette année, à savoir une croissance des ventes jusqu'à 5% et une amélioration de la rentabilité. L'entreprise rhénane s'attend notamment à la mise sur le marché de génériques concurrençant le Diovan aux Etats-Unis d'ici à la fin du premier trimestre. Les gains en termes de productivité devraient permettre de compenser les pertes liées à l'échéance des brevets. (ats)
En légère hausse à la Bourse
L'action Novartis évoluait en légère hausse mercredi à l'ouverture de la Bourse suisse, après la publication de résultats annuels mitigés. Les ventes et le résultat opérationnel «core» ont légèrement déçu les attentes, tandis que le bénéfice net «core» les a dépassées de peu. Vers 9h15, la nominative Novartis grimpait de 0,77% à 71,85 francs dans un marché SMI en hausse de 0,68%.
Les analystes ont accueilli diversement les résultats affichés. Les effets de change se sont révélés plus handicapants qu'attendu. L'évolution de la division Pharma a positivement surpris, alors que les autres unités ont quelque peu déçu, en particulier Alcon (produits ophtalmologiques). Les résultats «core» excluent notamment les amortissements des avoirs intangibles, des frais de dépréciation et des charges d'intégration des acquisitions.
Novartis entamera en 2014 sa nouvelle phase de croissance
L'année 2014 sera pour Novartis le début d'une nouvelle phase de croissance, estime son patron Joseph Jimenez.
Après un quatrième trimestre 2013 solide, le géant bâlois de la pharmacie devrait progresser entre 1 et 5% cette année.
Les pertes liées aux génériques ont en revanche été revues à la hausse à 3 milliards de dollars, contre 2,2 milliards lors des précédentes prévisions. Novartis s'attend notamment à la mise sur le marché à la fin des génériques de concurrents du Diovan, son produit contre l'hypertension, aux Etats-Unis d'ici la fin du premier trimestre.
Pour le patron de Novartis, 2014 sera aussi l'année des changements dans les règles de gouvernance, sujet sur lequel le groupe a souvent été épinglé. Le conseil d'administration dispose désormais d'une nouvelle organisation et les relations entre l'organe de surveillance et la direction générale sont plus claires, a expliqué Felix Ehrat, responsable juridique de l'entreprise.