Etats-UnisNucléaire iranien: Trump doit trancher vendredi
Le sort de l'accord nucléaire iranien se retrouve de nouveau entre les mains du président américain qui doit arrêter une décision en fin de semaine.
Une nouvelle date-butoir se profile pour le dossier du nucléaire iranien et le monde se trouve à nouveau suspendu à une décision de Donald Trump: le président américain va-t-il, comme il l'a promis, «déchirer» l'accord international ? Voici les enjeux de cette annonce très attendue.
La date-butoir
Le milliardaire républicain devrait annoncer, vendredi, que rester dans l'accord sur le nucléaire iranien signé en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances n'est pas dans l'intérêt des Etats-Unis.
Il avait fait part de sa volonté en octobre dernier et, aux termes de la loi américaine sur l'accord nucléaire dite «INARA», doit informer le Congrès américain de sa position tous les 90 jours.
Une fois sa décision prise, le parlement peut décider de remettre en vigueur certaines sanctions ou modifier l'INARA pour briser la nécessité d'être informé tous les trois mois.
Sanctions
Une nouvelle salve de sanctions est-elle pour autant imminente ? Pas forcément. Sur le papier, les sanctions visant la république islamique pour son programme nucléaire militaire supposé n'ont jamais été levées au Capitole. Sous l'administration Obama comme sous Donald Trump, elles ont été simplement suspendues par des clauses spécifiques.
Ces clauses, concernant notamment les points les plus importants des sanctions tel que le pétrole, doivent être renouvelées ce week-end et la semaine prochaine. Si Donald Trump ne les renouvelle pas, les sanctions rentreront à nouveau en vigueur.
Ce que veut Trump
Le président américain ne s'en cache pas: il trouve que l'accord nucléaire est mauvais et il avait même promis, en campagne, de le «déchirer». Mais les plus hauts responsables de son gouvernement, dont le ministre de la Défense Jim Mattis et celui des Affaires étrangères Rex Tillerson, lui demanderaient en coulisses de renouveler les clauses pour contourner les sanctions.
Ses alliés européens, dont la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, tous trois signataires de l'accord, mettent également tout leur poids dans la balance pour faire respecter le texte historique.
Plusieurs hauts responsables américains ont dit, mercredi à l'AFP, «s'attendre» à ce que M. Trump renouvelle les clauses à contre-coeur. Il pourrait, en revanche, imposer de nouvelles sanctions pour les violations présumées de Téhéran en matière de droits de l'homme et de soutien à des groupes terroristes.
Quel avenir pour l'accord
Que se passera-t-il en cas de retour aux sanctions qui ont étouffé l'économie iranienne pendant des années ? Les Européens, la Russie et la Chine, qui ont des liens économiques avec l'Iran, ont de leur côté affirmé qu'ils resteraient dans l'accord tant que Téhéran respecte ses engagements envers le développement d'un nucléaire strictement civil.
Les banques et les entreprises européennes, en revanche, souffriraient des sanctions américaines, qui leur fermeraient le marché américain en cas de commerce avec l'Iran. Téhéran deviendrait ainsi une ligne de fracture entre Washington et ses alliés traditionnels. (nxp/afp)
L'Iran et l'UE font bloc face à Trump pour défendre l'accord nucléaire
Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif doit recevoir jeudi à Bruxelles le soutien des Européens à l'accord sur le nucléaire iranien. Même si la diplomate en chef de l'Union européenne, Federica Mogherini, tient à isoler ce dossier des nombreux autres sujets de contentieux avec Téhéran, M. Zarif devra répondre aux préoccupations de ses homologues français, allemand et britannique après les récentes violences contre des manifestants en Iran.