Ferney-Voltaire (F)Obèse de 230 kg: «C'est très difficile à vivre»
Le jeune français Kevin Chenais est rentré jeudi matin des USA. Atteint d'une maladie grave, son quotidien est une lutte permanente. Son espérance de vie semble même compromise.
- par
- Julien Culet
«Nous sommes fatigués, mais contents d'être arrivés.» Christina, la mère de Kevin Chenais, le Français de 230 kilos, peut enfin souffler. C'est la fin du parcours du combattant pour la petite famille, arrivée ce jeudi matin dans l'Ain. Accompagné de ses parents, le jeune homme de 22 ans a dû batailler pour rentrer à Ferney-Voltaire, aux portes de Genève (voir encadré).
«Il ne mange pas beaucoup»
La mère de Kevin raconte le calvaire de son fils, atteint d'une maladie orpheline qui provoque un dérèglement hormonal. «C'est très difficile à vivre pour un jeune. Il a connu plusieurs écoles spécialisées, ce qui fait qu'il n'a pas pu se faire des amis.» Il a par ailleurs souffert de nombreuses discriminations à cause de son handicap. «Il y a des gens qui sont gentils, mais d'autres ne comprennent pas, regrette Christina. Ce n'est pourtant pas de sa faute, puisque c'est génétique. Son poids n'est pas lié à l'alimentation, il ne mange d'ailleurs pas beaucoup.»
Depuis sa naissance, il est balloté de clinique en clinique, en espérant que la recherche puisse trouver un traitement. «C'est un enfant d'hôpital. Il a fait les HUG, Annecy, Lyon, Paris et donc la clinique Mayo, aux Etats-Unis.» C'est de cette dernière dont il a eu tant de mal à revenir.
Courte espérance de vie
Christina se dit inquiète, la maladie entrainant des complications. «Il fait de la rétention d'eau et ses jambes gonflent énormément. Il ne peut presque plus se déplacer.» Penser au futur de son fils fait craquer la maman. «Nous avons peur. Certains médecins disent qu'il ne lui reste plus qu'un an ou deux à vivre.»
Un voyage compliqué
Si British Airways a pu emmener Kevin aux Etats-Unis pour suivre un traitement en clinique, la compagnie aérienne britannique a catégoriquement refusé de le ramener en France le 30 octobre dernier, invoquant des raisons de sécurité.
Après s'être ensuite vu refuser l'embarquement à bord du paquebot Queen Mary 2, c'est finalement Virgin Atlantic qui a offert le billet jusqu'à Londres. Là encore, impossible de prendre l'Eurostar. En cas d'incident dans le tunnel sous la Manche, il serait impossible d'évacuer Kevin. «En compensation, la compagnie a financé le voyage en ambulance jusqu'à Ferney-Voltaire», explique Christina qui l'en remercie.