Péron (F)«On ne me croyait pas. On me demandait si je buvais»
Deux lamas ont été traqués pendant dix jours dans l'Ain (F), tout près de Genève. L'éleveur qui les a recueillis raconte.
- par
- Julien Culet
Les camélidés qui ont fait l'objet de recherches à Péron (F), dans l'Ain, venaient de Genève. Ils paissaient en France, à proximité de la frontière suisse. Leurs propriétaires se sont annoncés à Jean-Robert, éleveur de moutons qui héberge les deux bêtes. C'est sa femme, Françoise, qui a aperçu pour la première fois les lamas le 27 juillet. «Je partais au travail quand je suis tombée sur eux. J'étais surprise!», témoigne-t-elle.
Son mari les a alors placés dans son champ. Un lieu qui n'a pas convenu aux animaux originaires d'Amérique du Sud puisqu'ils ont vite pris la poudre d'escampette. «L'un est passé sous les barbelés car il y avait des poils accrochés, explique l'éleveur. L'autre a dû sauter.» Les lamas ont ensuite été aperçus à plusieurs reprises dans les rues du village. Un jeune les a filmés alors qu'ils gambadaient de nuit. Jean-Robert était aussi à leur recherche. «Au début, on ne me croyait pas. On me demandait si j'avais bu. Finalement, je n'ai plus été seul à les avoir vus», plaisante le Péronnais. Les animaux ont été attrapés mardi dernier par des passants, près d'un supermarché.
Depuis, les lamas se trouvent dans un box chez Jean-Robert. Les propriétaires genevois étaient en vacances au moment de la disparition des bêtes. C'est en les recherchant qu'ils ont appris qu'elles avaient été recueillies en France. L'éleveur de Péron ne veut pas trop en dire sur eux. «Ils veulent être discrets, indique-t-il. Ils risquent gros en Suisse (encadré) parce que ces lamas n'avaient rien à faire en liberté.»
Euthanasiés en cas de maladie
Les lamas ne sont pas encore assurés de rentrer à Genève. Leur sort est suspendu à des analyses, selon le «Dauphiné Libéré». Les résultats sont attendus vendredi. En attendant, les bêtes sont en quarantaine dans un box. Elles pourraient être euthanasiées s'il s'avère qu'elles sont malades. Contacté, le vétérinaire cantonal indique toutefois que le cheptel ne souffre pas d'affections. D'après Jean-Robert, les propriétaires pourraient être inquiétés en Suisse. «Vous êtes plus pointilleux concernant les animaux», estime-t-il.