HomosOn se bécote sur la place publique
Organisés sur Facebook, les premiers kiss-in de Suisse romande se tiennent samedi dans deux villes.
- par
- Emmanuel Coissy
Un coup de sifflet strident déchire le brouhaha de la foule qui s'active dans les rues marchandes. A ce signal, des couples d'homosexuels, hommes et femmes, s'embrassent
durant cinq langoureuses minutes.
Cette flash mob est un kiss-in, comprenez une manifestation populaire spontanée. «On veut banaliser ce geste d'affection, car il n'est pas évident pour les homos de s'embrasser en public», explique Daniel Ventoso, 19 ans, collégien et organisateur, via
Facebook, de l'événement à Genève. Des manifestations analogues auront lieu en même temps à Lausanne et dans plusieurs villes à travers le monde, des Etats-Unis à l'Australie, en passant par la France.
En Suisse romande, c'est une première. «C'est en voyant sur YouTube le kiss-in de Paris, en juin dernier, que j'ai eu envie de le lancer ici.»
Magali Gabus, présidente de l'association lesbienne Lilith, qui organise le kiss-in lausannois, donne le ton: «C'est du militantisme doux, dit-elle, une façon de montrer l'amour avec naturel. Le but est de lutter contre l'homophobie et contre les peurs: beaucoup d'homos s'interdisent toute marque de tendresse hors du cadre intime.»
Les hétéros sont conviés, eux aussi, à s'embrasser ou à s'enlacer dans la rue. Solidaires, les associations homos et les organisateurs ne pensent pas que les kiss-in remplaceront les gay pride, car ces dernières sont plus politisées.
Samedi 12 décembre, de 16 h à 16 h 05, sur la place du Molard, à Genève, et sur la place du Flon, à Lausanne.