Importants dégâts à Strasbourg: «On se croirait en 44-45»

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Importants dégâts à Strasbourg«On se croirait en 44-45»

Les Strasbourgeois ont découvert dimanche un spectacle de désolation dans le quartier du Pont de l'Europe près de la frontière avec l'Allemagne où les bâtiments incendiés samedi par des casseurs en marge du sommet de l'Otan n'étaient plus que ruines et carcasses de béton et de métal.

«On se croirait en 44-45, c'est triste, surtout dans ce quartier délaissé. On a un peu honte, il y avait tellement de policiers», souligne Jean Messer, pédiatre habitant du quartier des XV, un quartier huppé de Strasbourg.

«C'est un vrai champ de bataille. Dans ce genre de manifestations, il y a toujours un peu de casse, mais là, ça dépasse l'entendement», juge Michel Petitjean, un cadre dans une société immobilière.

«Quand on arrive d'Allemagne par le Pont de l'Europe, on croit que tout a été bombardé», ajoute-t-il.

Des groupes de dizaines d'habitants de Strasbourg se massaient devant l'hôtel Ibis, le poste de douane désaffecté, l'office du tourisme et la pharmacie pour les prendre en photos, ces bâtiments offrant un spectacle de désolation complète.

L'hôtel a perdu son toit et n'est plus qu'une masse de béton noirci, le feu ayant ravagé ses fenêtres et toutes les ouvertures. Le poste de douane offre le spectacle d'une carcasse métallique noircie par le feu. De la pharmacie, il ne reste que sa structure tordue.

Un groupe de militants radicaux, vraisemblablement des «Black Blocks», ont mis le feu à ces bâtiments samedi en marge de la grande manifestation qui a rassemblé quelque 10 000 manifestants selon la préfecture et 30 000 selon les organisateurs.

Sur les lieux, des pompiers s'affairent encore. Ils ont déployé un puissant camion-grue devant les reste de l'hôtel Ibis pour le sécuriser. La police judiciaire est là aussi.

Jennifer Carbara, une mère de famille de 40 ans habitante du quartier, ne comprend pas les retards dans l'arrivée des forces de l'ordre lorsque les casseurs ont mis le feu à ces bâtiments.

«Quand un poubelle brûle, la police et les pompiers sont là dans les cinq minutes. Et là, un hôtel brûle et pas de policier en vue pendant longtemps», a-t-elle dit.

Le substitut du procureur à Strasbourg a indiqué qu'«une poignée» sur «une bonne dizaine» de manifestants interpellés par la police et en garde à vue devraient être jugés en comparution immédiate lundi. Parmi ces derniers figurent trois jeunes Allemands, deux âgés de 24 ans et un de 25 ans, a-t-il précisé.

Selon les riverains, le maire de Strasbourg Roland Ries est passé dans la soirée de samedi. L'ancienne maire de Strasbourg Fabienne Keller est venue dimanche matin.

(afp)

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