Raves en Suisse romande «On se fait amender juste parce qu’on ne remplit pas les caisses de l’État»
De nombreuses personnes continuent de se rendre à des fêtes illégales car «elles offrent un sentiment de liberté». La police rappelle toutefois les risques encourus par les fêtards.
- par
- Gabriel Nista

Depuis la fin du semi-confinement de 2020, le nombre de raves semble avoir augmenté.
Malgré la descente de police lors de la rave du Réveillon à Bulle (FR), les adeptes de ce genre de fêtes illégales ne comptent pas s’arrêter. L’organisateur de l’évènement gruyérien se défendait lundi à la RTS: «Pour moi, ce n'est pas un crime, ça ne doit pas être amendable de s'amuser, de faire la fête. On ne veut vraiment pas déranger, contrairement à ce que beaucoup pensent».
Une vision partagée par Thomas*, qui organise lui aussi des «free parties» dans le canton de Vaud. «Ce que les gens cherchent dans ce genre de fêtes, c’est un sentiment de liberté. On veut pouvoir s’organiser comme on veut», nous a-t-il raconté. Malgré les risques encourus, il veut continuer d’organiser ces soirées. «On le fait pour rendre les gens heureux. On ne nous amende pas parce qu’on fait la fête, mais juste parce qu’on ne remplit pas les caisses de l’État, vu qu’on n’est pas taxés.»
Sécurité et risque sanitaire
La police cantonale vaudoise indique que le nombre de raves semble avoir augmenté depuis la fin du semi-confinement, à l’été 2020, mais reste stable depuis. En 2022, sept évènements d’importance ont été relevés sur sol vaudois. Les autorités vaudoises sont en revanche souvent appelées en renfort dans le canton de Fribourg, comme ça a été le cas l’été dernier à Montagny-les-Monts. Elles rappellent que les organisateurs de tels évènements sont dénoncés aux autorités compétentes et risquent de lourdes amendes.
À Genève, la police n’a recensé qu’une seule rave sur les deux dernières années, probablement à cause du territoire plutôt urbain du canton. Elle estime toutefois que ces fêtes comportent des risques. «Il y a des problèmes de sécurité, de dégradation de l’environnement mais aussi un risque sanitaire. Dans des soirées légales, les organisateurs sont tenus d’avoir un dispositif adapté pour accueillir un certain nombre de personnes», nous a expliqué le porte-parole, Silvain Guillaume-Gentil.
Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, l’association de médiation Ondes Libres a expliqué que les organisateurs avaient une équipe de samaritains disponible et ont été irréprochables sur le plan écologique.
*Prénom d’emprunt
Quelques traces laissées à Bulle
Selon La Liberté, les fêtards de la Grande Cithard à Bulle n’ont laissé que très peu de déchets sur les lieux de la rave. Quelques traces sont néanmoins visibles sur la route qui mène aux lieux. Les autorités expliquent également que des effets non négligeables mais difficilement mesurables peuvent se répercuter sur la faune locale, notamment à cause du nombre de personnes qui sont venues (environ 700) et du volume de la musique. La Grande Cithard est un lieu riche en biodiversité, où se trouvent de nombreux oiseaux forestiers protégés.