FranceOpération d'abattage de bouquetins dans les Alpes
Plus de 200 caprinés seront tués pour éviter la propagation aux élevages d'une maladie présente dans le cheptel. Cette mesure est contestée par les défenseurs de la nature

Les bouquetins malades seront abattus.
«L'opération d'abattage des bouquetins a commencé ce matin» dans le massif du Bargy «en application d'un arrêté du 16 septembre», a déclaré à l'AFP une porte-parole de la préfecture de Haute-Savoie (centre-est).
Environ 230 bouquetins, dont certains porteurs de la brucellose, une maladie infectieuse qui peut parfois se transmettre à l'homme, devraient être abattus. Resteraient de 60 à 70 bêtes «saines», avait indiqué le préfet de Haute-Savoie, Georges-François Leclerc, à l'AFP mi-septembre.
L'arrêté avait indigné les défenseurs de la nature qui ont saisi la justice administrative pour le faire suspendre. L'examen du recours était programmé pour le 19 octobre. «L'Etat aurait pu attendre a minima la décision du juge», a déploré Carine Brémond, membre de la Ligue de protection des oiseaux (LPO). «On trouve cela scandaleux et ahurissant, a-t-elle ajouté. Selon Jean-Pierre Crouzat, porte-parole de la Frapna (Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature), «le massif est actuellement bouclé par les gendarmes» et les gardes forestiers ont commencé à «ratisser» les lieux.
«Le préfet préfère la méthode brutale»
Selon les défenseurs de la nature, d'autres solutions préconisées par des experts étaient envisageables pour endiguer la propagation de l'enzootie. «Le préfet préfère la méthode brutale et il risque de diffuser la brucellose au massif voisin», a déclaré M. Crouzat, pour qui l'opération d'abattage menace de provoquer une fuite des animaux. Favorables à l'arrêté préfectoral, les agriculteurs locaux du syndicat FDSEA ont à l'inverse salué une «sortie de crise». Ils mettent en avant la «préservation de la santé humaine face à une maladie contagieuse» et la «préservation de la filière agricole locale».
A l'automne 2014, la préfecture de la Haute-Savoie, qui avait initialement prévu l'abattage total des bouquetins du massif, avant de faire machine arrière à la demande de la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal. Les services de l'État s'étaient orientés vers un abattage ciblé des seuls bouquetins malades ayant été repérés après un dépistage. (nxp/afp)