EuropeOuverture d'une nouvelle «autoroute ferroviaire»
La ligne permet de transporter par rail des semi-remorques non accompagnées entre l'Espagne et la Grande-Bretagne.
La nouvelle ligne de ferroutage VIIA Britanica reliant l'Espagne via Le Boulou (Pyrénées-Orientales) à la Grande-Bretagne via Calais, la plus longue autoroute ferroviaire d'Europe, est entrée en service mercredi, a annoncé le port de Boulogne-Calais.
«Le premier train transportant des semi-remorques non accompagnées a quitté le port de Calais cette nuit à 2h (ndlr: mercredi) et arrivera au Boulou en fin de soirée», a indiqué dans un communiqué commun le port Boulogne-Calais et l'opérateur VIIA, branche transport et logistique de la SNCF.
Avec 1200 km de routes évitées, l'autoroute ferroviaire permet aux transporteurs routiers de traverser la France «en 22 heures environ», selon ses promoteurs.
Projet retardé à cause des migrants à Calais
Ce projet, dont la mise en service était initialement prévue pour le début de l'année 2016, a été reporté de plusieurs semaines à cause de la présence des migrants à proximité de cette nouvelle ligne. Le président du port de Calais, Jean-Marc Puissesseau, qui avait dénoncé ce retard, s'était ainsi félicité début janvier du «recul du camp de migrants à plus de cent mètres de l'autoroute A16», une opération visant à sécuriser le secteur.
«Installé pour la première fois dans un port, le terminal d'autoroute ferroviaire de Calais constitue un noeud trimodal fer, mer et route pour les semi-remorques non-accompagnées (ndlr: sans chauffeur) voyageant d'Espagne jusqu'en Grande-Bretagne, ou vers le nord de la France et la Belgique», assurent encore ses promoteurs.
Pas besoin de grues
Ce terminal ultra-moderne, d'un coût de 7 millions d'euros (7,7 millions de francs) financé par le port et l'Union européenne, permet d'amener les remorques sur les ponts-garages des ferries trans-Manche directement des wagons des trains, ainsi que des ferries vers les trains, sans utiliser de grues.
Ce système est rendu possible par le recours au mode de «manutention horizontale» par tracteurs. Il permettra un gain de temps et donc le développement du trafic ferroviaire de semi-remorques non accompagnées.
«Outre notre volonté de faire de notre port un lieu éco-responsable, fortement impliqué dans le développement durable, cet équipement participera localement à la création d'une nouvelle activité de manutention sur le port, et donc à de nouveaux emplois», a affirmé Jean-Marc Puissesseau.
Jusqu'à 40'000 remorques par an
Selon les professionnels, ce nouveau service permettra de transporter, au départ de Boulogne-Calais, de 30'000 à 35'000 remorques dès la première année de fonctionnement, un chiffre qui devrait passer à 40'000 par la suite. Actuellement, seuls 4% des remorques embarquées dans un ferry entre Calais et Douvres sont des remorques sans tracteur.
Deux autoroutes ferroviaires existent déjà entre Luxembourg et Le Boulou et entre Chambéry (F) et Turin (It). (nxp/afp)