Impôts: Parents séparés: Genève veut en finir avec les inégalités

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ImpôtsParents séparés: Genève veut en finir avec les inégalités

Un projet de loi propose d’octroyer la même réduction tarifaire aux deux parents, lorsqu’ils assument à parts égales leurs enfants. 

par
Leïla Hussein
Actuellement, seul le parent avec le revenu le plus bas a droit à un taux d’imposition favorable.

Actuellement, seul le parent avec le revenu le plus bas a droit à un taux d’imposition favorable.

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«C’est l’un des sujets pour lequel j’ai reçu le plus de courriers et de mails depuis le début de mon mandat», confie Nathalie Fontanet, à la tête des Finances. La thématique en question? L’imposition des parents séparés ou divorcés. A l’heure actuelle, le système est «source d’inégalité et de sentiment d’injustice».

Un «système injuste»

Lorsque les deux parents assument la garde et l’entretien des enfants de la même manière, seul l’un des deux à droit à un taux d’imposition favorable (celui avec le revenu le plus bas). L’autre, «qui fournit pourtant le même effort en temps et financier, ne bénéficie d’aucune réduction», a relevé mercredi le Conseil d’Etat qui souhaite remédier à cela. Il a déposé un projet de loi en ce sens.

Sur un pied d’égalité

Celui-ci prévoit une réduction tarifaire identique pour les deux parents, lorsque ceux-ci partagent la garde et les frais des enfants à parts égales (un document signé par les deux parties ou un jugement devra en attester). «Selon l’Office fédéral de la statistique, en Suisse en 2021, 17% des parents se trouvent dans cette situation», précise la magistrate. 

Autre critère pour bénéficier du dispositif: l’absence de pension. «Sinon, cela signifie que l’un des deux parents assume une charge financière plus importante que l’autre.» En revanche, rien ne leur interdit de partager un compte joint. 

Réduire les conflits 

Avec le temps, les pratiques ont évolué en matière de garde d’enfants, estime Nathalie Fontanet. «Si par le passé, un parent avait la garde exclusive et l’autre contribuait financièrement, aujourd’hui, la garde partagée est de plus en plus fréquente. Or, le système actuel n’est pas adapté à cette situation, ce qui provoque des tensions au sein des familles.

Ce changement permettrait de réduire les conflits, mais aussi d’offrir une plus grande prévisibilité de la charge d’impôt». Plus besoin de se demander qui aura droit à la réduction. Les deux parents seront sur un pied d’égalité.

A vos calculettes

Actuellement, seul le parent dont le salaire est le plus bas bénéficie d’une réduction tarifaire, à savoir un diviseur de 2. Si celui-ci a un revenu annuel net de 100’000 francs, il sera soumis au taux d’imposition appliqué au revenu de 50’000 (100’000 divisé par 2). Avec le projet de loi, les deux parents auront droit à un diviseur de 1,8. Aussi, pour un revenu annuel net de 100’000 francs, la personne sera soumise au taux d’imposition appliqué au revenu de 55’555 (100’000 divisé par 1,8).

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